Bibliothèque idéale

L’Intergénérationnel111 couv_Intergenerationnel
Par Carole Gadet

Avec la communication, le lien peut paraître ténu. Si une question mérite pourtant qu’on s’y penche, c’est bien celle de l’intergénérationnel. Parce qu’elle est évoquée quand il s’agit de trouver des solutions pour mieux s’adresser à la jeunesse (lire Brief n° 110), parce qu’elle donne des clés essentielles aux communicants internes, parce qu’elle permet aussi de lutter contre l’âgisme, par exemple. Carole Gadet livre un ouvrage complet sur le sujet et truffé d’exemples. Il y est question de transformation, de désamorçage de tensions, de traductions ou de partage. Bref, on l’aura compris, de communication. 

Editions ESF Sciences humaines, 180 pages, 16 €

Le Pouvoir des communautés111 couv_pouvoir-communautes
Par Noémie Kempf

La cofondatrice de Komuno, première école de “community building” en France, accompagne ses lecteurs et lectrices dans la création de leur communauté. Quelles bonnes approches ? Quels bons outils ? La feuille de route est pour le moins complète.

Editions Eyrolles, 224 pages, 22 €

Développer les relations presse de sa collectivité110 couv_Relations-presse
Par Luce Margonty

Conçu comme une boîte à outils, ce guide pratique tient sa promesse en ce qu’il est constellé d’exemples, en ce qu’il est rédigé par une professionnelle reconnue (ex-journaliste, Luce Margonty est aujourd’hui attachée de presse pour le Département de l’Essonne) et en ce qu’il éclaire d’emblée l’évolution spectaculaire du métier depuis quelques années.

Territorial éditions, 82 pages, 49 €

Et si je parlais pour être vraiment compris ?110 COUV-Et-si-je-parlais
Par Emmanuel Chila

Il dit « tu », « je », ne s’encombre d’aucune circonvolution inutile et, comme à son habitude, nous embarque dans un process bien huilé, truffé d’exemples et d’exercices aussi efficaces que ludiques. Bref, Emmanuel Chila a récidivé et c’est réussi. L’auteur de Et si j’écoutais avant de parler propose cette fois des clés « pour parler, être compris et convaincre dans toutes les situations au quotidien ». Bonus très appréciable : des cartes détachables à la fin de l’ouvrage, classées par profils : émotionnels ou pragmatiques.

Editions Eyrolles, 128 pages, 16,90 €

Le tourisme culturel109 couv_tourisme-culturel
Par Evelyne Lehalle

Dans un contexte de reprise, alors que la visite culturelle et le séjour touristique connaissent aussi de profondes mutations, avec l'arrivée de nouveaux visiteurs, des pratiques de voyage en évolution et les nouveaux usages des technologies pour préparer un séjour, cet ouvrage propose des méthodes d’action conjointes lorsque les intérêts se croisent. S’il s’adresse surtout aux professionnels du tourisme, il ne manquera pas d’éveiller l’intérêt de préposés au marketing territorial… toujours plus nombreux.

Territorial éditions, 166 pages, 69 €

Parlons climat en 30 questions109 couv_climat
Par Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou

Parler transition et climat ? Une injonction professionnelle désormais quasi-quotidienne... Comment ? Cet ouvrage vous y aidera. Comment limiter le réchauffement ? Quels leviers de transformation enclencher ? Est-il encore temps d’agir ? De façon pédagogique, deux climatologues impliqués dans la rédaction du dernier rapport du Giec répondent aux questions du moment. L’ouvrage se lit vite. On y picore, on y revient. Idéal dans le contexte actuel.

La Documentation française, 104 pages, 7,90 €

L’écriture inclusive, et si on s’y mettait ?107 couv-Ecriture-inclusive
Par Raphaël Haddad

Que recouvre vraiment l’écriture inclusive ? Quels sont ses enjeux en termes d’égalité ? Comment l’appliquer au quotidien ? Cinquante questions autour de l’un des thèmes les plus polémiques du moment, autant de « solutions concrètes et faciles », selon l’éditeur, et presque autant d’auteurs et d’autrices, parmi les plus grands spécialistes hexagonaux : l’idée du fondateur de l’agence Mots-Clés (Paris) est aussi simple qu’efficace. De quoi, à tout le moins, clarifier le débat.

Editions Le Robert, 389 pages, 21,90 €

Le Petit Métavers107 couv-Petitmetavers
Par Stéphane Boukris

Figure du numérique, Stéphane Boukris, président d’Excelsior, livre les clés essentielles pour comprendre facilement les bases du Web3 et les principaux cas d’usage, avec de nombreux cas d’entreprises et des témoignages. L’auteur propose également un test interactif et, surtout, 15 fiches pratiques pour passer en revue la genèse et l’émergence du Web3, les différentes plateformes, les contours juridiques, éthiques et environnementaux du Métavers, ses différents métiers, le rôle de la blockchain ou des NFT, etc.

Editions Dunod, 48 pages, 4,90 €

L’idée qui tue105 couv-LideeQuiTue-ok
Par Nicolas Bordas

Quel est le secret de la fameuse et précieuse “killer idea” ? Le vice-président international de TBWA multiplie les références historiques, philosophiques, publicitaires ou politiques pour tâcher de le percer. La première édition de cet ouvrage dense est parue en 2009. La liste des « 10 commandements pour des idées qui durent », livrée dans le dernier chapitre, n’a guère varié. Les exemples, en revanche, ont pour beaucoup été remplacés. Un nouveau chapitre est aussi proposé : « L’idée qui nous guide », « qui crée une passerelle entre les idées des autres et les nôtres », selon l’ex-président de l’AACC. Tout un programme.

Editions Eyrolles, 192 pages, 18 €

En haut de l’affiche103 couv_affiche
Par Tanguy Demange et Pascal Grégoire

Des affiches « Y’a bon » de Banania à Myriam qui promet d’enlever le haut, de « Loulou de Cacharel » aux affiches contre le mal-logement de la Fondation Abbé-Pierre, en passant par le ticket chic et choc de la RATP, cent campagnes emblématiques sont ici analysées et racontées, parfois même par leurs concepteurs ou conceptrices. Au-delà de la rétrospective très documentée, c’est une véritable Madeleine de Proust que proposent le publicitaire Pascal Grégoire et le journaliste Tanguy Demange. Un ouvrage quasi-indispensable où l’on croise aussi Jacques Séguéla, Rémi Babinet, Mercedes Erra, Gabriel Gaultier et une vingtaine d’autres grands noms du secteur.

Le Cherche-Midi, 184 pages, 35 €

Bienvenue à Flangy.gvw103 couv_bienvenue
Par Yves Charmont

Comme promis par le sous-titre, ce roman-fiction concocté par le délégué général de Cap’Com nous plonge dans « une ville dans le métavers ». Deux villes, en fait – la physique et la numérique –, dont Mourad, le héros, se trouve être le dircom. Captivante plongée dans un futur fantasmé de la com’ publique, face auquel peu de professionnels resteront indifférents. Yves Charmont ne s’y pose ni en apôtre, ni en pourfendeur du métavers. Mais il rejoint Jean-Gabriel Ganascia, spécialiste de l’intelligence artificielle qui signe la préface du livre et qui observe « un monde où les progrès technologiques brident femmes et hommes qui, sans y penser, y perdent leur liberté ».

Editions L’Harmattan, 215 pages, 20,50 €

La Communication publique et territoriale101 couv_compublique
Par Dominique Mégard

« J’ai réécrit les deux tiers du livre, tant les choses sont mouvantes ! » C’est peu dire que Dominique Mégard a dû fournir un véritable effort d’actualisation sur cette troisième édition (les deux premières dataient de 2012, puis 2017) d’un ouvrage vite devenu une référence pour quiconque se lance (ou l’entreprend) dans le métier. Introduction au monde de la communication publique, il raconte à la fois son histoire, ses spécificités, ses enjeux et l’accélération « numérique et responsable » des 20 dernières années, nombreux exemples à l’appui. Il y est aussi et surtout question de prospective et de perspectives, chapitre essentiel dans « une société de plus en plus transversale », et pour une matière qui « se confronte de plein fouet à la crise démocratique, au fossé qui se creuse entre représentants et représentés, élus et citoyens ». La cofondatrice de Cap’Com, qui connaît un peu son sujet, développe quelques tendances : un marketing territorial recentré sur les habitants, l’hospitalité et l’endogène, une exigence nouvelle d’inclusivité, afin de faciliter l’accès de tous à l’information, une communication de crise devenue intrinsèque et quasi-permanente, une quête de proximité pour répondre au défi démocratique, etc. La mise à jour était hautement nécessaire.

Editions Dunod, 128 pages, 9,80 €

Tous influenceurs101 couv_influenceurs
Par Jean-Baptiste Viet

Le titre et le sujet peuvent rebuter. Sans doute n’est-il pourtant pas inutile de comprendre comment les influenceurs et influenceuses réunissent leurs 1 000 premiers abonnés en moins d'un an, puis cumulent plusieurs millions de vues sur Internet… Ce guide très pratique, rédigé par un influenceur tech (60 000 abonnés sur YouTube), entend proposer des techniques simples. Illustré et accompagné de 40 vidéos réalisées par l'auteur, il intègre 17 témoignages d'influenceurs reconnus sur les différents réseaux.

Editions Eyrolles, 252 pages, 19 €

Résonner – Les marques ont un nouveau rôle à jouer100 couv-resonner
Par Nicolas Vanbremeersch

Fondateur de l’agence Spintank et président du think tank Renaissance numérique, Nicolas Vanbremeersch engage dans cet ouvrage une réflexion sur les marques et leur avenir, pour celles qui en ont encore un. Ou, dit autrement, « une invitation à réfléchir ensemble et orienter ces marques qui, demain, pourraient façonner, nourrir, orienter nos pratiques quotidiennes ». L’auteur de De la démocratie numérique (Seuil, 2009) entend aussi et surtout proposer « le début d’une conversation, qu’elle ait lieu dans la vraie vie, sur les réseaux ou par tout autre moyen. » Sur quelles voies nous emmène-t-il ? Sur celles sinueuses de la résonance, concept emprunté au philosophe et sociologue Hartmut Rosa, comme solution pour les marques dans un monde confronté au double vertige environnemental et numérique qu’un patron d’agence de communication expérimente au quotidien en 2022. Nicolas Vanbremeersch a beau se garder de livrer « un manuel », il propose en deuxième partie d’ouvrage des « pistes pour animer des marques en résonance ». Il est question d’abandon de la notion d’ADN, de quête du long terme, de recherche de la friction et, au final, de trois modèles de marques du futur, organisés autour de la nature du contrat relationnel qu’elles proposent : l’horizontalité (ou la famille), la verticalité (ou la religion) et la diagonale (ou l’émancipatrice). L’ouvrage est fin, le verbe envolé sans jamais être jargoneux, la réflexion profonde : une heure de lecture, des journées de maturation…

Editions Cent Mille Milliards (1014), 164 pages, 15 €

Bien travailler à distance avec les outils numériques100 couv-bientravailler
Par Christophe Blazquez

Vous croyez tout connaître, mais en fait non. Vous pensez également bien utiliser Dropbox, Teams ou Trello ? En fait pas complètement. Ce livre très pratique explore toutes les possibilités offertes par les outils de stockage et de partage de données, les outils collaboratifs, ceux d’organisation, de communication, de veille, etc. Un mémo plus que nécessaire.

Gereso Edition, 136 pages, 20 €

Ecrire et publier un livre professionnel99 couv-ecrire
Par Véronique Plouvier

« S’organiser, construire, écrire, relire et trouver un éditeur ». Le sous-titre de cet ouvrage très pratique vaut sommaire. De la grande idée au contrat d’édition, en passant par un point sur le plagiat et un autre sur les trois temps de la relecture, Véronique Plouvier, l’une des pionnières du coaching rédactionnel en France, vous accompagne à chaque étape de votre projet. Exemples concrets et nombreux exercices à l’appui.

Editions Gereso, 175 pages, 23 €

Associer les adolescents à la vie locale99 couv-ados
Par Sophie Demaison

« De l’information à la participation : comment impliquer les 12-17 ans ? » Avant d’aider les communicants à répondre à la grande question de cette décennie, Sophie Demaison, responsable de la communication de la commune de Saint-Maurice-l’Exil (38), ambitionne de les aider à « connaître les adolescents dans la France du XXIe siècle ». Son travail de mise en perspective historique et sociologique – intéressant, ce chapitre sur l’engagement des jeunes – s’avèrera utile pour qui s’intéresse à la cible en question. C’est à dire tout le monde.

Territorial éd., 162 p., 65 € (55 € e-book)

RGPD simple et pratique98 couv_RGPD
Par Frédéric Manzano

« Ce livre axe sur une synthèse, visuelle et pratique, en évitant le jargon juridique, de la réglementation du RGPD, écrit Frédéric Manzano, spécialiste en informatique au Grand-Duché de Luxembourg, dans le but d’amener le lecteur à se poser les bonnes questions sur ce qu’il faut faire, ce qu’il fait ou non au quotidien, et de lui donner les clés pour se mettre en conformité avec l’aide d’un professionnel. » Acteurs, principes, outils de mise en conformité, ressources légales… Rien n’est éludé. L’auteur propose même de réviser ses acquis avec un quizz de 40 questions.

Editions Géréso, 202 pages, 24 €

60 minutes pour apprendre à parler en public98 couv_Parler
Par Marie Micado

Simple et efficace. Le livre de Marie Micado, ex-enfant timide devenue formatrice, est très synthétique et c’est évidemment voulu : il doit se lire en moins d’une heure. L’autrice le divise en deux parties qu’elle estime devoir être chronologiques : d’abord la préparation du fond (« qu’est-ce que je vais dire ? »), puis la forme (« comment est-ce que je dois le dire ? »). Ultra ciselé et très pratique, l’ouvrage, à défaut d’être exhaustif, atteint l’un de ses buts: donner confiance.

Editions Géréso, 101 pages, 17 €

Ecrire vite, écrire court, écrire bien !98 couv_Ecrire-vite
Par Etienne Magnin

Courriels, lettres, SMS, notes, rapports, procédures… L’écrit est omniprésent et il s’agit, chacun le sait, d’être clair et concis. Encore faut-il y parvenir. L’auteur, avec humour, propose ici des exercices simples et variés, des astuces et des conseils censés aider à écrire vite, court et bien, pour être vraiment lu et mieux compris ! On peut écrire un SMS sans rudesse, et mieux atteindre ses objectifs en retenant quelques règles simples : les mots connus sont lus plus vite, 25 mots dans une phrase, c’est le maximum, etc.

Editions Géréso, 177 pages, 22 €

Le Guide de la communication publique numérique97 couv_com-publique
Par Franck Confino et Benjamin Teitgen

C’est la troisième édition de ce guide, par définition la plus aboutie. Et de fait, le fondateur de l’Observatoire socialmedia des territoires (dont des contributions sont publiées) et le dircom du Département de l’Ille-et-Vilaine ont bien mis leurs fiches à jour, actant par exemple « le grand retour de la newsletter » (dix conseils à la clé) ou s’interrogeant : « Facebook payant : spectre ou opportunité ? ». Sans doute les auteurs auraient-ils pu s’étendre un peu plus sur TikTok ou le travail avec les influenceurs, par exemple, mais leur ouvrage demeure le plus complet et le mieux adapté en la matière.

Territorial éditions, 208 pages, 65 €

Décrypter la novlangue d’Emmanuel Macron et de l’ultralibéralisme97 couv_macron
Par Marc Weinstein

En 2015, Marc Weinstein théorisait L’évolution totalitaire de l’Occident (éditions Hermann). L’universitaire, professeur de littérature et d’anthropologie à l’université d’Aix-Marseille, propose ici un décryptage de ce qu’il désigne comme la novlangue d’Emmanuel Macron, pour « mettre en éveil toutes celles et tous ceux qui s’inquiètent de l’affaissement de la démocratie », selon son éditeur. Un essai très théorique, à l’orientation parfaitement assumée, qui a le mérite d’être aussi court qu’étayé. Et donc éclairant.

Editions Bréal, 124 pages, 11,90 €

Anti Bullshit96 couv_bullshit
Par Elodie Mielczareck

Sémiologue spécialisée dans le langage et le « body langage », élodie Mielczareck a noté que le bullshit, ou l’art de « raconter de la merde », s’il a toujours existé, a le vent en poupe, favorisé par l’émergence de nouveaux codes de communication. Elle y consacre un ouvrage pour nous permettre de comprendre par quels rouages cognitifs et comportementaux notre cerveau se laisse piéger et manipuler. Plus scientifique qu’il n’y paraît, il mêle concepts philosophiques, études de cas concrets et autres schémas. De quoi aborder 2022 un peu mieux armé.

Editions Eyrolles, 256 pages, 22 €

Manager les relations de travail96 couv_manager
Par Yvan Barel

Agir sur les bons leviers de mobilisation, manager la diversité sans artifice, préserver la santé des agents, accompagner le changement… Le livre de ce chercheur en management des ressources humaines à l’IUT de Nantes est un “must read” pour au moins deux raisons : il fait d’emblée le constat des nouvelles attentes des salariés et pose « la question cruciale du sens au travail » ; il est truffé d’exercices, de cas et de mini-cas (« Tu vaux mieux que ça », « Un après-midi karting qui tourne mal », etc.) rendant sa lecture non seulement facile et utile, mais surtout plaisante.

Afnor éditions, 158 pages, 20,50 €

45 techniques de négociation96 couv_nego
Par Didier Roche

Connaissez-vous la « tactique du salami » ? Et celles « de la glace sans tain » ou « de la poule mouillée » ? Nous non plus, avant de lire ce tour d’horizon de Didier Roche, docteur en sciences de gestion (Sup de Co La Rochelle). Les 45 tactiques sont classées en six catégories. Il y a les « facilitatrices », les « assertives », celles « jouant sur l’immédiateté », les « manipulatoires », les « aggressives » et les « tactiques de présentation du prix ». Pratique, facile à lire et à retenir grâce aux dialogues commentés, cet ouvrage vous servira à coup sûr dans votre vie professionnelle… comme dans votre vie personnelle.

Afnor éditions, 76 pages, 19,50 €

Communication et marketing responsables95 couv_com
Par Assaël Adary

Le président du cabinet Occurrence, philosophe de formation, n’est certes ni le premier, ni le dernier, à considérer que la responsabilisation de la communication et du marketing est un enjeu majeur, mais il est l’un des rares à y consacrer un ouvrage aussi complet. « Celui d’un militant optimiste, exigeant et bienveillant », précise d’emblée l’auteur : « Je ne veux pas proposer ici un bashing de plus de notre secteur, mais je veux regarder nos responsabilités sans complaisance ni pleutrerie. Ne rien esquiver, assumer pour changer. » Si Assaël Adary entrevoit autant qu’il espère un sursaut imminent de toute une profession, c’est d’une part, dit-il, parce qu’il en va de sa survie, d’autre part, surtout, parce que la boîte à outils existe déjà, qu’il exhume sur plus de 200 pages en promettant à son lectorat de « disposer à la fois de convictions, d’arguments, d’une vision, mais aussi d’exemples de bonnes pratiques et de solutions ». L’essai tient sa promesse, qui se lit d’autant mieux qu’il est émaillé d’exemples, de schémas, de tableaux éclairants. Et de nombreuses mini-tribunes, signées Mathieu Jahnich, Maurice Ndiaye, Julie Schwartz, Séverine Lecomte, Gildas Bonnel ou encore Thierry Libaert... Autant de professionnel·les convaincu·es et légitimes, dont les témoignages confèrent une force scientifique indéniable au travail du co-auteur du dernier Communicator.

Editions Dunod, 208 pages, 22 €

Et si j’écoutais avant de parler ?95 couv_etsijecoutais
Par Emmanuel Chila

Ancien communicant public reconverti en coach en prise de parole, Emmanuel Chila livre quelques recettes et autres outils pour améliorer nos relations personnelles et professionnelles. En partant de ce constat, à corriger selon lui : trop souvent, lors de nos échanges, nous préparons nos réponses sans réellement écouter l’autre. Comment procéder avec le collègue « jamais content » ou celui « qui se kiffe trop » ? Comment améliorer sa répartie, réagir face à un faux confident ou à « M. et Mme J’ai la critique facile » ? Comment « manager » la relation avec son chef ? Bref, comment mieux communiquer ?.

Editions Eyrolles, 208 pages, 16,90 €

Guide de l’élu délégué à la participation citoyenne93 couv_guide elu
Par Karine Vallin et Jérôme Dupuis

Informer, contribuer, écouter, consulter, concerter, co-construire, co-décider, structurer, évaluer… Si la création d'une délégation à la participation citoyenne doit être accompagnée d'une ambition forte de changer les pratiques décisionnelles et de mise en œuvre des politiques publiques, le changement de paradigme ne s’avère pas toujours simple, qui nécessite notamment de la confiance. Ce guide identifie non seulement les acteurs et les textes en vigueur, mais il convoque aussi de nombreux exemples récents. A noter en fin d’ouvrage : trois rencontres éclairantes avec des élus de terrain.

Territorial éditions, 78 pages, 55 €

Visio : gagnez en impact !93 couv_visio
Par Sophie Backer

Comment bien se faire comprendre en visioconférence ? Comment prendre sa place à distance ? Il est probable que ces questions taraudent un certain nombre de professionnel·les depuis l’avènement du télétravail et du management à distance… Ancienne journaliste à RFI, Sophie Backer mutiplie les conseils pour développer la bonne posture, maîtriser son image à l’écran, construire des messages efficaces grâce à la méthode dite “du losange”, adapter les discours aux publics, etc. Un manuel de bonne tenue, avec ce qu’il faut de « Le saviez-vous ? », « Entraînez-vous » ou « à retenir »…

Éditions Vuibert, 192 pages, 19,90 €

Gérer l’e-réputation de l’élu local ou de la collectivité92 couv_e-reputation
Par Didier Frochot et Fabrice Molinaro

Tous les livres chroniqués dans ces colonnes sont jugés utiles – c’est un critère essentiel. Mais celui-ci est sans doute indispensable. Non seulement il permet d’identifier finement les risques et les retombées positives potentielles de l’e-réputation pour la collectivité, mais il donne surtout des clés, moult exemples précis à l’appui, pour soigner cette dernière – avec de nombreux outils pour suivre l’image de l’élu ou de son site – ou pour la défendre au besoin. D’autant que dans le contexte actuel, sur fond de fake news et de vidéos virales, les armes juridiques ou administratives listées pourraient devenir familières à bien des communicant·es.

Éditions Territorial, 84 pages, 45 €

#ComESR202092 couv_ESR2020Par Canévet & associés

Pour sa troisième édition, ce #ComESR propose, comme traditionnellement, un retour sur l’année écoulée, sur les logos, campagnes ou autres dispositifs de relations presse qu’elle a vus naître, mais il consacre surtout une vingtaine de pages à la Covid-19 et son impact sur la communication universitaire. à lire notamment : un entretien avec Manuel Tunon de Lara, président de l’Université de Bordeaux et de la Conférence des présidents d’université, ou encore une interview avec Delphine Boisdron, dircom de l’Université d’Angers.

Canévet & associé, 88 pages, 19,90 €

La Communication politique
Par Jacques Gerstlé et Christophe Piar

92 couv_compolitique

Publiée en pleine crise sanitaire, en 2020, la quatrième édition de ce manuel de référence mérite sans doute aujourd’hui d’être ressortie. Au-delà des rappels historiques et des développements universitaires et théoriques, l’ouvrage « met en évidence la part croissante de la participation citoyenne au débat démocratique grâce aux nouvelles technologies et l’émergence d’organisations en réseaux qui remettent en cause les institutions représentatives traditionnelles », relève l’éditeur. Il analyse aussi les effets réels de la numérisation de la “compol”, à commencer par un système médiatique politique devenu hybride.

Armand Colin, 288 pages, 27 €

Comment trouver sa place quand on ne rentre dans aucune case
Par Sonia Valente

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Etre multipotentiel, dans le monde du travail, c’est parfois une souffrance. La procrastination, le sentiment d’être « moyen en tout » ou la difficulté à communiquer ne sont jamais loin. C’est aussi une force, insiste Sonia Valente, coach professionnelle, pour la personne concernée comme pour son manager. Son guide s’adresse aux deux lecteurs. Le premier découvre comment aprivoiser sa nature touche-à-tout, le second comment appréhender ce profil qui représenterait 20 à 30 % de la population.

Éditions Eyrolles, 248 pages, 18 €

La Marque Macron
Par Raphaël Llorca

90 couv macron

C’est l’un des essais politiques les plus remarqués de l’année. La thèse du communicant et philosophe du langage Raphaël Llorca, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès : les succès et les infortunes d’Emmanuel Macron s’expliquent par la création d’une marque politique qu’il n’a su faire évoluer favorablement une fois conquis l’Élysée. Le candidat Macron, rappelle l’essayiste, a su incarner le neutre « par une capacité inédite à embrasser systématiquement des valeurs a priori contradictoires ou traditionnellement considérées comme opposées dans notre représentation du monde ». Et de s’interroger : « Et si la prochaine présidentielle se jouait sur la capacité à reprendre le flambeau du neutre ? »

Éditions de l’Aube, 176 pages, 17 €

La communication financière des collectivités territoriales
Par Jean-Pascal Bonsignore

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Communiquer sur ses finances, son budget ou sa fiscalité est essentiel, c’est entendu. Mais Jean-Pascal Bonsignore, formateur-conseil spécialisé dans la communication territoriale depuis 1987, entend, dans cette réédition, surtout répondre à deux questions : comment (toujours mieux) communiquer ? Et peut-on s’en servir pour favoriser la participation citoyenne ? A cet égard, la longue séquence consacrée aux budgets participatifs et à la participation numérique s’avère particulièrement éloquente.

Territorial éditions, 152 pages, 65 €

Le Dico de la com
Par Frédéric Fougerat

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Le plus suprenant est sans doute qu’il n’existait pas. Frédéric Fougerat signe enfin un dico digne de ce nom, destiné aux étudiants, aux pros de la com’ mais aussi et surtout à ceux qui veulent les comprendre (journalistes inclus). D’«arobase» à «zone tranquille», l’ouvrage définit autant les mots que les concepts. Au milieu de raretés comme «boustrophédon» ou «contre-poinçon», le franglais (« cuter », «resizer »), les néologismes («phygital ») et les anglicismes sont forcément nombreux, souvent nécessaires parce qu’intraduisibles. On notera quand même que «content » et « contenu » y ont la même définition.

Éditions Studyrama, 210 pages, 18 €

N’en fais pas une affaire personnelle
Par Paula Marchioni

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« Behind the scene » : c’est le nom de la nouvelle collection lancée par la maison d’édition Eyrolles pour révéler les coulisses de l’entreprise. Paula Marchioni, ex-publicitaire, l’inaugure avec ce premier roman dans lequel elle pointe du doigt une facette sombre du monde de la communication : le harcèlement moral qui peut sévir dans une agence et, surtout, l’insidieuse violence parfois liée à une relation agence - annonceur, laquelle peut devenir toxique dès lors qu’elle est quasi-monopolistique, comme c’est le cas ici. Toute ressemblance, etc.

Éditions Eyrolles, 316 pages, 16 €

Réaliser une vidéo pédagogique
Par Gwenaëla Caprani

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Dédié aux vidéos de formation, cet ouvrage très complet s’avère fort utile quand il s’agit de concocter un Mooc, un tutoriel ou toute autre vidéo pédagogique destinée, par exemple, aux agents et agentes. Construit en quatre parties, il répond étape par étape à toutes les questions que se posent les néophytes, de l’écriture du texte au tournage, en passant par la concentration. Le quatrième cahier, qui regroupe tous les aspects techniques (micro, prise de vue avec Smartphone, montage, etc.) est riche, qui s’adapte à tous les logiciels dont on peut disposer.

Gereso, 214 pages, 23 €

Novlangue
Par l’agence Mots-Clés

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Il y a « Covid-19 », bien sûr, mais aussi « ensauvagement », « monde d’après », « gestes barrières », « 5G » et « chloroquine »… Parce que les mots de 2020 disent autant de nouvelles réalités, parce qu’ils résultent « de stratégies délibérées d’acteurs sociaux, d’anticipations des conditions de succès d’une nouvelle expression, et parfois d’âpres négociations et rapports de force à l’échelle mondiale », l’agence Mots-Clés (Paris) a choisi d’y consacrer l’essentiel de sa revue annuelle, Novlangue. Au sommaire aussi : l’écriture inclusive, l’UX writing ou le design narratif. Des mots, toujours des mots. Donc du pouvoir. Passionnant.

98 pages, 15 €

Bien rédiger
Par Fabrice Jobard

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Il a entre autres dirigé la communication du Département de l’Yonne. C’est dire si Fabrice Jobard est de bon conseil pour tout ce qui concerne l'écriture en milieu territorial. Son ouvrage propose une méthode adaptée à chaque type de document rythmant la vie des administrations. Il présente aussi les règles d'écriture des supports protocolaires et des documents dématérialisés. Les secrets d'un discours réussi, ceux d’un bon communiqué ou d’un dossier de presse, la construction d’une bonne prise de parole, voire d’un post Facebook… tout y est ! La force de l’ouvrage : il est très précis sur les règles, codes et contraintes en usage dans l'administration. Bref, bien adapté.

Territorial éditions, 150 pages, 65 €

De Jésus-Christ à Kim Kardashian
Par Laurent Moisson

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Puisque l'influence est désormais au cœur de notre système d'information, puisque les contraintes médiatiques structurent l’exercice du pouvoir, Laurent Moisson propose de mettre en perspective les bouleversements subis par ce dernier dans le monde d'aujourd'hui. Chez les acteurs publics ou dans le monde de l’entreprise, le passé vient « à la rescousse d’un présent devenu incompréhensible à bien des égards », écrit-il. Le cofondateur du Groupe Sphères et de French Touch Fund décortique des méthodes ancestrales qui n’auraient évolué « que pour des raisons techniques ». Le propos est ciselé, intransigeant, parfois dur, toujours engageant. Il y a du Trump, du Jésus-Christ, du De Gaulle, de la Covid et des Gilets jaunes dans cet ouvrage. Du François de la Rochefoucauld, aussi : « Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours. » Renversant.

Dunod, 224 pages, 19,50 €

Télétravail
Par Isabelle Calkins

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La promesse figure dans le sous-titre : « Réussissez vos visioconférences, webinaires et réunions en ligne ». Parce que « télétravailler, ça s’apprend », Isabelle Calkins passe tout en revue, des check-lists pour s’assurer que tout est en place avant une réunion en ligne à l’intervention elle-même. L’autrice initie surtout très pédagogiquement à la méthode STRIG, pour maîtriser la communication à distance, et donne de nombreuses autres clés pour mieux télétravailler (autonomie, organisation, etc.), voire s’épanouir en télétravail. En bonus, outre de nombreux témoignages, un mini-programme de gymnastique douce pour tonifier le corps… entre deux visioconférences !

De Boeck Supérieur, 160 pages, 14,90 €

Le Télétravail, mode d’emploi
Par Victoire Delory

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Ce petit guide ultra-pratique place alternativement son lecteur dans la peau de l’employeur, puis dans celle du télétravailleur.

Que dit la loi ? Comment réagir quand l’expérience tourne au fiasco ? Comment être efficace chez soi ? Comment utiliser à bon escient les outils collaboratifs ? Les réponses sont courtes, ettayées, efficaces. Comme dans un mode d’emploi.

Éditions du Puits Fleuri, 120 pages, 15 €

Les Plumes du pouvoir
Par Michaël Moreau

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Passionnant ouvrage que cette enquête de Michaël Moreau, déjà auteur de plusieurs livres sur les coulisses de la communication politique, dont Les Gourous de la com’ et Les Gourous de la com’ dérapent, co-signés avec Aurore Gorius. Les plumes des présidents successifs se confient comme nulle part ailleurs et ouvrent les portes du Salon vert de l’élysée. Les relectures, les plagiats, les soufflantes, les nuits blanches : bienvenue dans l’univers souvent ingrat mais si fondamental du discours politique. Les personnalités politiques se souviennent aussi. Et Robert Badinter de se souvenir que François Mitterrand ne lui avait jamais reparlé de son discours sur l’abolition de la peine de mort, impopulaire à l’époque, ou François Hollande de raconter l’histoire de ce projet de tribune défendant le libéralisme comme une valeur de gauche, finalement avorté. Le texte avait été préparé, avec Romain Pigenel, par un certain Emmanuel Macron. Il contenait déjà la matrice de ce qui deviendrait, deux ans plus tard, le mouvement En Marche !. Tous les discours ont une histoire ? La plupart des histoires commencent par un discour

Plon, 353 pages, 19 €

Le Président
Par Philippe Moreau-Chevrolet et Morgan Navarro

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Et si la France basculait à son tour ? Après les années Trump aux Etats-Unis ou la fulgurante ascension du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo en Italie, la présidence Hanouna en France ? C’est en tout cas le scénario troublant proposé par cette bande dessinée très bien informée et croquée par Morgan Navarro. Troublant parce que réaliste, tant Philippe Moreau-Chevrolet, président de MCBG Conseil et professeur de communication politique à Sciences Po (Paris), maîtrise les codes et les arcanes de l’accession au pouvoir. « Sur un malentendu, tout peut arriver », rappellent les auteurs, qui mettent en lumière, à l’intention de ceux qui en doutaient encore, la fragilité de nos démocraties occidentales et... le pouvoir stupéfiant des communicants politiques.

Les Arènes BD, 152 pages, 22 €

Réenchanter les lieux publics
Par Vincent Gollain

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« L’expérience utilisateur comme levier d’attractivité ». Le sous-titre dit tout : non seulement Vincent Gollain, directeur du département économie de l’Institut Paris Région, part de ses expériences vécues – concept cher aux marketeurs territoriaux, mais il s’appuie sur plusieurs dizaines de bonnes pratiques et de contre-exemples dénichés partout dans le monde, de Valmorel à New York, d’Oslo à Détroit. Véritable boîte à outils, rendu très accessible par sa construction en six étapes, ce manuel recentré sur l’humain, non sans être truffé de repères méthodologiques – graphiques à la clé, rend envisageable le rêve de tout communicant : valoriser un bonheur non feint de fréquenter les lieux publics de son territoire.

Territorial éditions, 164 pages, 45 €

Pandémie médiatique
Par Stéphane Fouks

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Si les gouvernants ont plutôt bien géré la crise en 2020, c’est leur communication qui fut désastreuse. La faute à une méconnaissance des codes du “monde d’après”, qui aurait débuté avec le confinement quand d’aucuns pensaient qu’il lui succèderait. C’est en tout cas la thèse défendue par Stéphane Fouks, puissant vice-président du groupe Havas, dans cet essai où sont décrites trois règles nouvelles, dans une société « de l’image, de l’émotion, de l’angoisse » : anticiper, mériter l’attention et travailler son style. « Trop peu de communicants ont compris qu’aux mot qui font du bruit, il faut préférer les actions qui font du bien », écrit l’auteur. A bon entendeur.

Plon, 192 pages, 17 €

Un dircom n’est pas un démocrate !
Par Frédéric Fougerat

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Ce qui va sans dire va mieux en l’écrivant : « Être dircom, ce n’est pas chercher à plaire au plus grand nombre », assène Frédéric Fougerat ! Une réponse parmi des dizaines d’autres apportées par l’un des dircoms les plus influents de ces dernières années à des questions telles que « Comment travailler avec des créatifs ? » ou « Les DRH ont-elles perdu la bataille de la com’ interne ? ». L’opuscule est fin, facile à lire, et s’achève par ce développement prémonitoire : « La crise est probablement l’avenir de la communication ». Un mémento, au final, aussi pertinent qu’indispensable.

Éditions Bréal, 115 pages, 9,90 €

Des vents porteurs
Par Thierry Libaert

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Si vous restez insensible à la métaphore des premières pages, celle d’une brigade de pompiers s’interrogeant sur l’origine de l’incendie avant de dégainer la lance, passez votre chemin. Mais ce serait étonnant. Édifiant récit que celui de Thierry Libaert, expert en communication sensible et en communication environnementale, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas-Hulot et du Earth & Life institute. Il est tout entier consacré à la communication autour de la transition écologique, à ses écueils, à ses limites et, entre autres, aux quatre freins qui la rendent parfois inaudible : le sentiment d’éloignement des conséquences du dérèglement climatique, la dimension temporelle, la foi dans un progrès technique salvateur et le biais psychologique qui nous pousse tous à nous dégager de tout sentiment de responsabilité. Instructif. Si un ouvrage doit vous accompagner en cette fin d’année, c’est sans doute celui-ci. On y parle même de Covid, pensez...

Le Pommier, 216 pages, 15 €

Ne laissez pas Google gérer nos villes !
Par Jacques Priol

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Déjà auteur, il y a trois ans, d’un essai-enquête sur Le Big data des territoires, l’ancien dircab de Jacques Auxiette, président de la Région Pays de la Loire de 2004 à 2015, décortique ici le projet de ville Google, à Toronto (Canada), pour lequel il avait été sollicité en tant que consultant. L’ouvrage a été rédigé au fur et à mesure de l’avancée du projet, finalement avorté en mai 2020. Non seulement le fondateur du cabinet Civiteo consacre une réflexion passionnante à la digitalisation et l’exploitation commerciale des données personnelles, mais au-delà, il scrute les bienfaits et les méfaits d’un pilotage des villes par la donnée, nous plonge dans des expérimentations françaises qu’il connaît bien et prévient : «Ce qui se joue avec Google fascine et dérange d’abord parce que c’est Google. Mais à bien y regarder, la même chose se joue à nos portes ! »

Éditions de l’Aube, 233 pages, 17 €

Comédie française
Par Mathieu Sapin

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En 2012, Mathieu Sapin accompagne en BD François Hollande pendant sa campagne (Campagne présidentielle, Dargaud) : réunions stratégiques, déplacements et confidences, un reportage sur les coulisses. Mais il n’en reste pas là et suit le mandat (Le Château, Dargaud, 2015) de l’intérieur. Avec Comédie française, voyages dans l’antichambre du Pouvoir, il récidive avec Emmanuel Macron. En mettant en parallèle la trajectoire de Jean Racine, courtisan de Louis XIV, et la sienne, il « interroge les liens entre l’Art et le Pouvoir ». Dans ce travail drôle et documenté, Mathieu Sapin montre un pouvoir finalement accessible, et croque les communicants d’alors du président, Sylvain Fort et Sibeth Ndiaye, mais aussi Philippe Moreau Chevrolet (MCBG Conseil), son ami, qui l’a poussé à réaliser cette bande dessinée.

Dargaud, 168 pages, 22,50 €

#ComESR, édition 2019
Par Cécile Authmayou et Manuel Canévet

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Certes, « 2019 paraît loin et la rentrée 2020 paraît floue ». Mais c'est justement pour cette raison que cette deuxième édition de #ComESR mérite d'être feuilletée : « Face aux incertitudes actuelles, résume l'agence Canévet & Associés (Nantes), l'enseignement supérieur et la recherche doivent relever le double défi d'adapter leur fonctionnement et de proposer des réponses à la société. » Outre les rubriques habituelles (changements d'identité visuelle et de marque, focus sur les réseaux sociaux, sur les relations presse, etc.), l'ouvrage fait ainsi la part belle à la communication scientifique (avec notamment une interview pleine d'enseignements de Léa Bello, vulgarisatrice scientifique et visage de Zeste de Science, du CNRS).

Canévet et associés, 86 pages, 19,90 €

La Conseillère
Par Stéphanie Tisserond

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Avec La Conseillère, Stéphanie Tisserond livre un roman drôle sur les coulisses des cabinets ministériels dans lesquels elle a travaillé sous le quinquennat de François Hollande. « Tout est véridique, mais pas forcément vrai » (Ouest-France, 30/01), s’amuse-t-elle dans ce récit imaginaire dont on ne cherchera pas à deviner qui se cache derrière telle fonction. Journaliste pendant plus de 20 ans, notamment à La Tribune, Stéphanie Tisserond a basculé dans la com’ en 2011, en montant son cabinet de conseil en stratégie avant de plonger dans le bain ministériel en juin 2012. Depuis, elle est redevenue journaliste. Par touches fines et subtiles, mais amusantes, avec un style direct et jamais ampoulé, elle promène le lecteur dans des arcanes bien décrites.

Editions Héliopoles, 156 pages, 15 €

Communicator
Par Assaël Adary, Céline Mas et Marie-Hélène Westphalen

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Ouvrage de référence, Communicator est résolument tourné, pour cette 9e édition, vers le digital et la communication responsable. Au-delà des « conseils pour bâtir un plan de communication efficace sans risquer la crise », au-delà du panorama exhaustif des différents métiers dont le secteur regorge, l’ouvrage collectif, grâce à ses « case studies », sa centaine d’interviews d’experts ou ses focus divers, prétend surtout être utile à chaque étape du parcours d’un communicant, public ou privé. Incontournable.

Dunod, 680 pages, 39,90 €

Instagram sans filtre
Par Sarah Frier

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De la collaboration entre Mark Zuckerberg et les cofondateurs d'Instagram, jusqu'aux tensions qui ont amené ces derniers à quitter l'entreprise, Sarah Frier, journaliste spécialisée dans les nouvelles technologies, raconte les coulisses de l’histoire de l’une des applis les plus populaires au monde. Elle a pu rencontrer les fondateurs d'Instagram, mais aussi des employés, concurrents, influenceurs, fonds d'investissement…

Dunod, 352 pages, 22,90 €

Le journal municipal
Par Christophe Disic et Bernard Deljarrie

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Combien cela coûte-t-il ? Quelle ligne éditoriale ? Quelle proportion texte / image ? Quelle place pour l’opposition ? Quel mode de distribution ? Quel papier, quel format, quelle articulation avec le Web, quelles vertus participatives, quelle périodicité ? Et d’ailleurs, parle-t-on d’un magazine ou d’un journal ? Nous sommes en mars 2020 et les communicant·es savent que cette rafale de questions ne manquera pas de survenir bientôt. Bernard Deljarrie, délégué général de Cap’Com, et Christophe Disic, spécialisé notamment dans les droits de l’opposition, l’aident à anticiper avec un ouvrage clair, précis, très étayé et surtout très pratique.

Territorial éditions, 110 pages, 60 €

Petit guide à l’usage des femmes qui s’engagent en politique
Par Marie-Laure Hubert Nasser

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Ce petit « guide » féministe porte bien son nom : aux futures candidates, il raconte les pièges qui les attendent, les moyens à mettre en place pour les déjouer, il « prépare, informe, dit des vérités que l’on ne veut pas forcément entendre ». Il propose, plutôt que de « lutter frontalement contre un système qui puise ses racines dans notre histoire depuis plusieurs siècles », de « trouver les moyens qui permettront d’avancer ». Le lecteur s’en émouvra peut-être préventivement : non seulement cet ouvrage n’est pas directement lié à la communication publique – quoique des digressions s’avèrent intéressantes à bien des égards, sur la participation citoyenne ou les relations presse, par exemple – mais il paraît exclure la moitié de l’humanité. Il aura doublement tort. D’abord parce que les conseils adressés aux élu·es le sont aussi souvent, par ricochets, à leurs communicant·es. Ensuite et surtout parce que Marie-Laure Hubert Nasser, dircom de la Ville de Bordeaux, autrice aguerrie de romans, signe ici un véritable guide de l’élu·e qui, pour les trois quarts au moins, vaut autant pour les hommes que pour les femmes (« Balayez la salle du regard », « N’oubliez pas les blogueurs », etc.). Alors si le quart restant est par ailleurs captivant et générateur d’espoir pour qui épouse le combat de l’égalité femmes/hommes…

Editions Payot & Rivages, 304 p., 19 €

La Participation citoyenne
Par Véronique Morel

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« Apporter une réponse à la panne démocratique que connaissent la plupart des pays occidentaux » : voilà ce que propose ce « dossier d’experts » sorti fin 2019. Une « panne » ? Le diagnostic est détaillé dans la première partie de l’ouvrage, qui décrit ensuite « les nouvelles formes de participation spontanées ou organisées » (de l’engagement bénévole aux Gilets jaunes, en passant par les civic tech, les Indignés, Nuit debout ou Je suis Charlie) et les « dispositifs et actions participatives en France » (des enquêtes publiques aux budgets participatifs). De quoi fournir les bases et le recul nécessaires à l’analyse finale : « Quelle démocratie pour demain ? » Où Véronique Morel doute, s’interroge (« Internet est-il assez inclusif ? »), ose des solutions (le tirage au sort, la rémunération de la participation…) et suggère des sources d’inspiration (en Suisse, en Californie, en France). Une mise à jour revigorante.

Territorial éditions, 120 pages, 60 €

Guide de la communication responsable
Par l’Ademe

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L’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) accompagne, avec ce guide, les communicants vers une « transformation attendue à plusieurs niveaux : engagement sur le plan des messages pour éviter le greenwashing et promouvoir une certaine vision de la société ; relations avec les parties prenantes ; évaluation et réduction des impacts environnementaux des actions». L’ouvrage donne des conseils pratiques pour préparer les messages et concevoir autrement les actions, tant sur le plan de l’édition, du digital, de l’audiovisuel que de la communication de crise. Il est également disponible en ebook.

Collection Clés pour agir, 198 p., 12 €

Le Guide Instagram
Par Aurélie Moulin

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« Déployer une stratégie marketing gagnante pour booster son business sur Instagram ». Le sous-titre de ce guide invite (là encore) a priori le secteur public à passer son chemin. Ce serait un tort. Sur les 36 fiches proposées par l’autrice, plus d’une trentaine le concernent directement : « Définir sa ligne éditoriale », « Découvrir Instagram Analytics », « Identifier les meilleurs moments pour poster », etc.

Editions Eyrolles, 360 p., 22,90 €

Les ambiguïtés de la démocratie participative
Par Guy Lorant

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C’était mieux avant ? Ce serait mal connaître Guy Lorant que de lui prêter quelque inspiration conservatrice. Le propos de l’ancien dircom de Nantes (1989-2002), celui-là même qui avait dû mettre en musique les « Carrefours des citoyens » portés par son maire Jean-Marc Ayrault(PS) en 1995, n’est pas tant de fustiger l’existence même du concept de démocratie participative que de prévenir du danger que représente la sacralisation du « citoyen », justement. « On ne naît pas citoyen, on le devient », écrit-il. De Porto Alegre aux Gilets jaunes, il porte un regard aussi empathique que critique sur les phénomènes démocratiques du moment. Et il se montre catégorique : ce n’est pas parce que les partis, syndicats et autres associations « ont failli qu’il faut faire une croix dessus ». L’essai se veut analytique. Il est surtout constructif.

L’Harmattan, 84 pages, 11,50 €
 

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Le Petit guide du protocole
Par Fabrice Jobard

Comment préparer une inauguration ? Comment bien accueillir l’usager en mairie ? Quel plan de table ? Quand porter l’écharpe tricolore ? Fabrice Jobard, ex-dircom du Département de l’Yonne, aujourd’hui consultant, aborde à la fois les questions de protocole et celles qui animent le quotidien de tout chargé de communication. Cette 3e édition de son « petit guide » intègre toutes les mises à jour nécessaires.

Territorial Éditions, 126 p., 45 €
 

Le Management interculturel
Par Virginia Drummond

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Il faut lire ce tableau comparatif des opinions recoupées des Nord-Américains et des Brésiliens sur les Français, parfois radicalement opposées, pour prendre la mesure du fossé qui sépare parfois le manager de certains de ses collaborateurs, ou bien les agents entre eux. Virginia Drummond, professeure de management international des ressources humaines et de management interculturel à l’EMLYON, propose non seulement de combler ce fossé, mais de faire une force de nos origines diverses. « Comprendre la diversité culturelle pour mieux manager les équipes »… Le sous-titre de ce manuel original mêlant efficacité professionnelle et développement personnel doit s’entendre stricto sensu, donc, mais peut aussi se prétendre plus subtilement évocateur : la diversité culturelle, c’est aussi celle que constatent les communicants au contact des autres services (au hasard : la DSI, le cabinet, la direction générale…) ! L’autrice propose ici des outils de gestion, rappelle les pièges à éviter et les techniques à adopter, le tout en insistant en filigrane sur un prérequis intangible : l’humilité que requiert toute démarche interculturelle.

Gereso, 236 pages, 23 €
 

Apprendre à manager une équipe
Par Lucie Prat et Yves Prat

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Les lecteurs familiers de cette collection savent qu’elle tient ses promesses. Cent questions qui vont des plus générales (« Comment mener un entretien annuel avec un collaborateur ? », « Quel est l’intérêt de bien communiquer avec son équipe ? », etc.) aux plus précises (« Comment exprimer son ressenti à un collaborateur jugé à la limite de la faute ? », « Faut-il faire des pauses dans sa journée de travail », etc.) et toujours une réponse concise et efficace. Cent fiches très pratiques, en somme..

AFNOR éditions, 158 pages, 20,50 €
 

La politique s’affiche
Par Grégoire Milot

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Ce n’est pas un hasard si Grégoire Milot, président d’état d’Esprit-Stratis, commence son recueil en remerciant sa famille : la vie politique et son histoire, il est tombé dedans quand il était petit. Passionné par son sujet depuis de longues années (il dit avoir acheté tous les documents internes de la campagne de Jean Lecanuet en 1965, ou encore posséder 20 ans d’archives de la section PCF de Meurthe-et-Moselle), c’est de sa collection personnelle qu’il extrait quelque 200 affiches, dont beaucoup sont inédites et inconnues, pour en raconter le contexte, en décrypter le propos et finalement expliquer ce que leur slogan, leur icono, leur argumentaire ou leurs références disent de la grande histoire politique du XXe siècle. Ces « petits récits de nos murs politiques » réunissent Valéry Giscard d’Estaing en casseur « blouson noir » de l’université (by le PS), Charles de Gaulle en baillonneur de la République (by le PCF), Albin Chalandon en « Dieu le père » lors des législatives de 1986 (by Thierry Saussez, expert en «  politique séduction ») et des dizaines d’autres pépites. La typologie choisie n’est pas chronologique mais déployée selon « deux axes essentiels de l’affichage politique : la promotion des hommes et des idées, la contestation de ses adversaires et de leurs valeurs ». Les affiches et les tracts y sont parfois anonymes, qui peuvent témoigner tout autant de la créativité et de la violence de leur époque. On parcourt ce livre avec la délectation d’un historien amateur plongé dans les archives personnelles et poussiéreuses de ses arrières grands-parents. On prend aussi quelques leçons, selon l’auteur, sur « les règles à suivre ou à fuir dans la conception des visuels ». On déplore enfin secrètement avec lui que les affiches politiques aient pour ainsi dire disparu pour au moins une funeste raison – outre les causes environnementales, la disparition progressive des militants, l’interdiction de la publicité politique, etc. : « Les idées se perdent et les grands débats d’hier s’éteignent ».

Éditions De Borée, 192 pages, 26,50 €
 

Tribunes politiques, majorité et opposition :
du droit à la stratégie de communication
Par Christophe Disic

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Quelle collectivité n’aura pas besoin de ce livre dans les semaines à venir, alors que vient de s’ouvrir une période préélectorale où les besoins de mise à jour juridique seront quasi-quotidiens ? Christophe Disic, formateur et responsable de la communication de la mairie du 12e arrondissement de Paris, s’y connait en droit de l’opposition et en tribunes politiques, lui qui fonda et anima jadis le blog La Parole est à l’opposition. Dans ce « dossier d’expert », il tâche d’apporter toutes les réponses aux questions les plus brûlantes : comment contrôler sans censurer ? quels sont les supports concernés par le droit de l’opposition à disposer d’une tribune ? quelles règles en période préélectorale ? quels changements en 2020, etc. ? à lire avant, peut-être, qu’il ne soit trop tard.

Territorial éditions, 148 pages, 50 €
 

Communication politique
Dirigé par Thierry Libaert

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Fruit du travail de huit universitaires spécialisés, ce manuel permet d’actualiser toutes vos connaissances en matière de communication politique – parcourez donc l’étude de cas « Un Président jupitérien face à la crise ». Un développement spécifique est d’ailleurs consacré à la communication digitale. L’organisation des chapitres, très séquencée, très étayée – et donc agréable, témoigne d’une réflexion pédagogique aboutie et d’un effort de clarté qu’il convient de saluer. Et qui permet de ne jamais s’ennuyer.

Éditions Pearson, 164 pages, 23 €
 

La communication événementielle
Par Mathias Lucien Rapeaud

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« De la stratégie à la pratique »… Tout un programme ! Dans la troisième édition de son ouvrage, l’actuel dircom de la ville de Vichy et de Vichy Communauté, Mathias Lucien Rapeaud, formé à la stratégie de marques et à la conduite du changement, propose non seulement une mise à jour (chiffres, noms de sociétés, nouveaux entrants, etc.), mais aussi notamment un zoom sur les nouvelles technologies, les objets connectés et les réseaux sociaux. Il consacre aussi une partie entière à l’écoconception.

Vuibert, 192 pages, 19 €
 

Fake news, la manipulation en 2019
Par François-Bernard Huyghe

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Voilà sans doute un ouvrage dont la publication devenait urgente. S’il est un concept largement galvaudé en 2019, c’est bien celui de fake news, brandi à tout va, à tort ou à raison, et son accusation corollaire : le complotisme. Le monde serait devenu binaire, la vérité une variable comme une autre et la parole de l’autre aisément discréditée à cette aune nouvelle. Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur l’influence et la désinformation, François-Bernard Huyghe décrypte Trump, Daesh, les Gilets jaunes et surtout… nous-mêmes, le nouveau paradigme dans lequel nous évoluons tous et que nous avons tous paradoxalement – les médias en tête – contribué à définir. Voilà un ouvrage, en somme, dont la lecture est aussi jouissive, en ce qu’elle permet de comprendre un phénomène devenu hégémonique, que déprimante, en ce qu’elle conduit toujours à la même conclusion : la crise des mécanismes de la confiance ici décrite est aussi celle de la démocratie

V. A. éditions, 172 pages, 16 €
 

Pilotez votre communication70-Couv-pilotez-votre-communication-3D
Par Thierry Libaert et Jacques Suart

Comment mesurer ses actions de communication et trouver les indicateurs pertinents ? Les auteurs ont rencontré de nombreux professionnels, dont quelques dircoms publics comme Pascale Barillot (Pôle Emploi) ou Laurent Riéra (Rennes, Ville et Métropole), pour affiner leurs réponses. à leurs conseils étayés et à un tableau de bord établi par grands domaines (relations presse, communication de crise, etc.), ils ajoutent un chapitre consacré aux nouveaux enjeux. Efficace et pertinent.

Dunod, 194 pages, 24 €
 

Marketing Facebook70-Couv-Marketing-facebook-3D
Par Chiara Cini

Un guide 100 % opérationnel pour développer une stratégie marketing efficace sur Facebook. Plutôt dédié au secteur privé, il s’avère néanmoins utile à tout communicant ambitieux sur le réseau social.

Éditions Eyrolles, 288 pages, 24,90 €
 

Anti-manuel de communication politique
Par Renaud Czarnes

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« Lorsque l'on est dans le cyclone, on n'est plus en mesure d'avoir, comme il le faudrait, "la tête froide". Dans ces cas-là, on veut "juste" que cela s'arrête. Le plus vite possible. » Ainsi l'ancien journaliste Renaud Czarnes, qui connaît son sujet pour avoir notamment été conseiller du Premier ministre Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014, justifie-t-il son ambitieuse entreprise : écrire un anti-manuel de communication politique parce qu'à défaut de savoir ce qu'il faut faire en la matière, on se construit, avec l'expérience, « une idée précise de tout ce qu'il ne faut pas faire ». Et le communicant de partager. Les erreurs, les fausses bonnes idées, les pratiques discutables, bref, ce qu'il a identifié, ces dernières années, comme autant de recours inefficaces. « Croire que le off existe encore... ou le contraire », « croire que la France vit au rythme de BFM », « oublier que la vérité n'est pas toujours audible »... Les intitulés faussement généralistes des chapitres de ce « vade-mecum à l'usage des femmes et des hommes politiques ainsi qu'à ceux qui les conseillent » ne doivent pas tromper : de François Fillon à Manuel Valls, de Thomas Thévenoud à Barack Obama, d'Hervé Gaymard à Gérard Collomb, les anecdotes probantes y sont aussi concrètes que truculentes. Qui permettent aussi, l'air de rien, de replacer Jacques Pilhan et de rappeler quelques fondamentaux. Comme dans un vrai manuel. 

Éditions Kawa, 90 pages, 19,90 €
 

De l'art de faire dire du bien de soi par les autres
Par Éric Giuily et Élisabeth Coutureau

BRIEF67-Bibliothèque-Couv3D-De lart de faire dire

Il s'agit de bien lire : il n'est ici promis nulle part un guide, un manuel ou autre méthode pour améliorer sa réputation. Non, c'est un véritale plaidoyer que livrent Élisabeth Coutureau et Éric Giuily, co-présidente et président du cabinet CLAI, pour un concept devenu central dans le travail de leur agence : la « corporate advocacy ». Comprendre, littéralement, « une démarche qui consiste à créer, autour des entreprises et des institutions, des communautés qui "plaident en leur faveur", même et surtout en dehors des périodes de crise qu'elles pourraient être amenées à traverser ». Le lecteur chemine doucement vers l'évidence grâce à un récit sommairement divisé en deux parties. Plus de la moitié de l'ouvrage est d'abord consacrée à un passionnant diagnostic de l'état communicationnel du monde de 2019. Les dirigeants de CLAI – dix ans cette année – y analysent avec force détails, exemples et contre-exemples, « les changements sociétaux, comportementaux et les évolutions des technologies qui influent désormais lourdement sur nos façons de communiquer ». Au-delà, ils se demandent de quoi #MeToo, Deliveroo, AirBnB, les « shadow comex » ou Yuka sont véritablement le nom. Il est question d'obsolescence programmée des émetteurs, de « surveillance liquide », de fake news, d'horizontalisation et, en résumé, d'un univers devenu « volatil, incertain, complexe et ambigu ». Après le diagnostic, le remède : pour éviter la cruelle indifférence qui frappa les Lactalis ou autres Carlos Ghosn en pleine tempête, pour s'attirer la grâce qui semble toucher Volkswagen, que le Dieselgate ne sembla pas affecter, l'essentiel semble aujourd'hui de « faire dire du bien de soi par les autres plutôt que de le dire soi-même ». Et c'est précisément la mission de la « corporate advocacy », dont les auteurs donnent enfin les clés au fil des 40 dernières pages. Quatre principes sont notamment énoncés : « exprimer des points de vue forts », « susciter l'implication et l'association du public en lui donnant la parole », « donner l'occasion de co-contruire des solutions » et « libérer la parole sans chercher à la maîtriser à tout prix ». Votre curiosité est piquée ? Lisez ! Ce n'était promis nulle part, mais leur ouvrage ressemble finalement bien à un guide, à une méthode. En mieux.

Éditions François Bourin, 152 pages, 18 €
 

De l'attachée de presse au conseiller en communication
Par Jérôme Pozzi

Brief66-Bibliothèque-couv3D Livre attachée de presse

C'est un «voyage inédit dans l'histoire des communicants» que livrent 12 chercheurs, historiens et politologues. Alors que «l'homme politique est devenu avant tout un homme médiatique», selon Jérôme Pozzi, le livre s'intéresse à ceux «qui s'activent pour communiquer et faire passer leur message». Le directeur de cet ouvrage collectif, qui promène  le lecteur des cabinets ministériels  de la Quatrième République à l'entourage de Jean-Luc Mélenchon en 2012 ou aux antichambres communicantes du Front national des années 2010, se demande au passage «s'ils n'ont pas contribué à faire perdre en crédibilité la parole de l'homme politique». 

Presses universitaires de Rennes, 180 pages, 20 €

 Les Essentiels du community management
Par Rémi Raher, Jacques Priol et Jordan Esnault

Brief66-Bibliothèque-couv3D community management

Quel réseau social pour quelle tranche d'âge ? Quel nombre moyen de mots utiliser pour une publication efficace ? À quelle heure publier un post Facebook ? Quelle est la taille des images que je dois utiliser ? Comme l'indique le nom de la collection, il y en a donc 100, des «questions pour comprendre et agir». Très précises, très concrètes. Charlotte Combret et Mickaël Raïs, fondateurs de l'agence de communication digitale Off the grid Agency, y apportent des réponses synthétiques et pratiques. Ils vont à l'essentiel. Un précis idéal pour le communicant amené à coiffer la casquette de community manager, mais aussi pour le dircom chargé de recruter et d'animer son équipe.

AFNOR Éditions, 128 pages, 18 €

Juris’Data
Par Rémi Raher, Jacques Priol et Jordan Esnault64-couv-Juris-Data

Quels sont aujourd’hui les grands enjeux du droit de la donnée numérique ? Quelles en sont les grandes notions ? Pour répondre à ce questionnement, les consultants Rémi Raher (Juriswin.com), Jacques Priol et Jordan Esnault (Civiteo) ont rédigé 25 fiches thématiques synthétiques, présentées de manière très pédagogique, et complétées d’un quiz. Un petit outil de formation bien utile pour qui souhaite avoir une vue globale afin de prévenir les problèmes liés à l’utilisation des données publiques.

Éditions Enrick B., 188 pages, 11,95 €

Faire campagne sur Internet
Par Anaïs Theviot64-couv-Campagne-internet

Maîtresse de conférences à l’Université catholique de l’Ouest et chercheuse à ARèNES, AnaïsTheviot s’est immiscée dans les équipes de communication politique des candidats à l’élection présidentielle (PS, LR), après avoir scruté de la même manière les primaires. Au cœur de son questionnement, l’engagement partisan, en net recul depuis des décennies. Celui-ci est-il compensé par l’émergence de nouvelles technologies ? Ces techniques ont-elles changé la manière de faire campagne ? La chercheuse élabore une typologie du monde politique numérique qui naît sous nos yeux, montre une «tendance au renforcement de la professionnalisation» des militants, mais aussi «l’importation d’un modèle entrepreneurial» qui a recours à «un numérique “marketé“», plus ou moins assumé, etc. Pour elle, «le web ne révolutionne pas le profil de l’adhérent mais modifie toutefois, en partie, ses pratiques militantes, en l’invitant à utiliser des techniques permettant de rationaliser son activité de terrain». Le vieux monde n’est pas mort : «L’Internet partisan se développe, mais il n’est vraiment ni collaboratif, ni interactif. Le Web est davantage une vitrine technologique, un moyen de rendre plus pragmatique le militantisme par l’offre d’actions qu’un espace d’échanges

Presses Universitaires du Septentrion, 354 pages, 27 €

Décoder l'info
Par Caroline Faillet et Marc Ezrati63-Couv-Decoder-info

C’est un décryptage des rouages de la désinformation sur Internet, révélant les mécanismes et intentions des auteurs d’«infox», qui est ici proposé par Marc Ezrati et Caroline Faillet, qui s’intéresse depuis plus de 15 ans aux phénomènes d’influence propres au numérique. Le but : outiller les lecteurs et analyser les pistes de réponses. Les auteurs livrent un ouvrage très complet (bibliographies, livres et presse très fournies), clair, ciselé, émaillé de nombreux exemples récents (de Trump à Macron…) et même de conseils à l’usage des parents. Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour s’armer contre les fake news.

Ed. Bréal, 167 pages, 12 €

J’enlève le haut
Par Pierre Berville
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Vous vous souvenez de cette pub, pour l’afficheur Avenir ? Celle où la jeune Myriam promettait bientôt d’enlever le haut, puis le faisait, puis promettait d’enlever le bas, puis le faisait… Une campagne mythique, inimaginable en 2018 parce que les temps ont changé. ça tombe bien : c’est la pub des années 1970 et 1980, que Pierre Berville, l’homme derrière ce striptease en 4x3, nous raconte. Ce sont les coulisses de l’âge d’or d’un «secteur qui ne se prenait pas au sérieux», que le golden publicitaire explore. Son récit détaillé, drôle, souvent indiscret, vous emmène de BBDO à TBWA et Callegari Berville. Si vous avez aimé la série Mad Men, si le «badoumba» de Culture Pub vous met en joie dès qu’il retentit et si vous n’avez pas peur du voyeurisme, ce livre est pour vous.

Ed. Aquilon, 428 pages, 24,90 €

Convaincre à coup sûr
Par Philippe Lebreton et Marie-Claude Nivoix63-Couv-Convaincre-a-coup

A la base, il y a toujours cette réalité assommante : pour convaincre, le fond semble importer moins que la forme. L’effet de halo (la fameuse première impression), le look, le body language ou l’art de dire bonjour comptent parmi les «43 règles d’or pour convaincre sans en avoir l’air», proposées ici par deux experts en Programmation neuro-linguistique (PNL). Mais on trouve aussi 14 techniques d’argumentation, des techniques d’écoute, des techniques d’influence, etc. Bref, c’est concis, complet, efficace. Convaincant.

Ed. Eyrolles, 216 pages, 16,90 €

Communication de crise
Par Thierry Libaert, avec Nicolas Baygert, Bernard Motulsky, 
Nicolas Vanderbiest et Mathias Vicherat60-Couv-comm-de-crise-3D

Communication de crise Par Thierry Libaert, avec Nicolas Baygert, Bernard Motulsky, Nicolas Vanderbiest et Mathias Vicherat Qui d’autre que Thierry Libaert, déjà auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, pour synthétiser de manière aussi pédagogique qu’exhaustive, tout ce qu’on compte de littérature sur la communication de crise à ce jour ? Celle des entreprises (Total, Lactalis, Lidl, Free, le PSG…), des associations (France Nature Environnement, le Conseil supérieur du notariat français...), des institutions ou entreprises publiques (la ville de Paris, l’état, la SNCF…) ou encore des élus et autres candidats (François Fillon, Nicolas Hulot, Thomas Thévenoud…). L’universitaire, qui préside l’Académie des controverses et de la communication sensible, a visiblement eu à cœur d’étayer son ouvrage de nombreux exemples, contre-exemples et autres études de cas, dont certains puisés directement dans l’expérience des auteurs. C’est notamment le cas dans le chapitre consacré à la communication publique de crise, rédigé par Mathias Vicherat. L’ex-dircab d’Anne Hidalgo à Paris, actuel DGA responsable de la communication du groupe SNCF, relate à la première personne l’attaque terroriste du Bataclan, la «crise migratoire» parisienne de 2014 ou la naissance de la gamme TGV Inoui, autour de laquelle une polémique «a permis d’éviter plus de 30 millions d’euros de campagne de publicité qui auraient été nécessaires pour atteindre un tel niveau de notoriété en quelques jours»… Son récit n’en est que plus percutant. L’énarque tend aussi le micro à son camarade de promo, Gaspard Gantzer, qui tire sept leçons de ses années passées à l’élysée en tant que communicant en chef de François Hollande (2014-2017). Et Nicolas Baygert, qui dirige entre autres le laboratoire d’idées Protagoras, de conclure tout naturellement le livre en consacrant un long chapitre à la «communication politique de crise» – une expression qui tient du pléonasme, prévient-il d’emblée en citant Nicolas Sarkozy. Il y est question de risques de judiciarisation, de «sorry-telling», de scooter, de Néron et d’Henry Kissinger en épigraphe : «Il ne peut y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà plein

Ed. Pearson, 246 pages, 29 €

Parlez-moi de moi, je veux le 20h
Par Christophe Paymal (et Jean-Claude Allanic)59 couv_parlez-moi

Patron de l’agence de relations presse et de relations publiques Paymalnetwork, spécialisée dans le design, l’architecture et la communication hôtelière, Christophe Paymal n’est certes pas un spécialiste de la sphère publique. Sous la plume de Jean-Claude Allanic, ex-journaliste à France 2, il décrit toutefois avec acuité, voire parfois avec causticité, «les dessous des relations presse», des clients déraisonnables et insatisfaits aux journalistes non corruptibles, non manipulables, mais finalement si sensibles aux attentions. à défaut d’y trouver des clés professionnelles (quoique), les responsables de relations presse trouveront largement dans cet ouvrage de quoi se détendre… Peut-être même s’y reconnaîtront-ils parfois.

Designfax, 128 pages, 25 €

L’identité des nouveaux territoires intercommunaux
Par Jean-Pascal Bonsignore et Marc Thébault59 couv_identite-territoires

Doux euphémisme que de constater que le paysage intercommunal a fortement évolué depuis le 1er janvier 2017… Les deux auteurs de ce guide «Méthodes et outils» mettent d’abord leur lecteur à la page, avant de répondre à la seule question qui vaille : «Comment la nouvelle intercommunalité doit-elle aborder sa communication ?» «On passe d’un monde monopolaire à un monde multipolaire», rappellent-ils en citant le géographe Philippe Estèbe (Acadie). Comprendre, entre autres, que l’heure n’est plus seulement à déployer un discours pédagogique sur l’échelon intercommunal, mais bien aussi de coproduire une véritable stratégie de communication, de l’adapter à chaque support (et l’ouvrage de donner de nombreuses clés, témoignages à l’appui) et de se lancer dans une vraie démarche de marketing territorial. Une matière que Marc Thébault, devenu responsable de la mission Attractivité de la communauté urbaine de Caen-la-Mer, connaît bien… 

Territorial éditions, 152 pages, 70 €

Communication
Par Thierry Libaert (avec 36 enseignants en master et professionnels de la communication)59 couv_communication

Voilà une somme, signée par près de 40 auteurs mais enrichie de dizaines de contributions de communicants professionnels, non seulement très bien construite, relativement complète (de la communication de crise à la communication interne, de l’histoire de la communication au plan de communication), mais aussi résolument pédagogique (à chaque chapitre ses objectifs et son résumé). Près de 30 pages y sont consacrées à la communication publique, sous la plume de Dominique Bessières, maître de conférence à Rennes 2. La spécificité de la matière s’y trouve largement explorée et explicitée, mais c’est sa mise en perspective (et en abîme), notamment par rapport au privé, qui rend la lecture du chapitre éclairante. Tout comme la définition critique tentée par l’universitaire : «Les organisations de la communication locale agissent comme un système de domination visant à faire apparaître l’ordre institutionnel des collectivités territoriales comme allant de soi, alors même que les territoires locaux sont issus de découpages administratifs souvent artificiels…»

Éditions Vuibert, 544 pages, 39,90 €

Le Marché de la démocratie participative
Par Alice Mazeaud et Magali Nonjon59 couv_marche-democartive

Elles mettent les pieds dans le plat. En associant les termes «marché» et «démocratie participative», en pointant par exemple les rétributions des «entrepreneurs de la cause participative», Alice Mazeaud et Magali Nonjon savent qu’elles s’exposent à des crispations, voire à des accusations, à commencer par celle de participer au désenchantement qui frappe le processus démocratique. Mais elles assument, et développent leur thèse sur plus de 350 pages : leur ouvrage, celui de deux universitaires (comprendre qu’il est au moins riche et étayé), «soumet l’action publique participative à l’analyse critique». Il y est question de «bureaucratisation», de «standardisation» ou de l’«horizon funèbre» qui se profilerait avec la «démocratie des post-it». Un livre à charge ? Les auteures s’en défendent, qui veulent «voir dans le terme “marché” une volonté d’éclairer autrement la démocratie participative».

Éditions du Croquant, 366 pages, 20 €

Le coup de com’ permanent
Par Arnaud Benedetti58-Couv-CoupdeCom-3D

Ainsi donc, ce n’était pas La Fin de la com’, comme Arnaud Benedetti le suggérait dans son dernier ouvrage (éd. du Cerf). Au contraire : l’avènement d’Emmanuel Macron, à la faveur d’une stratégie toute gaullienne contournant les primaires («une aubaine “marketing” pour une société du spectacle friande de compétitions, de concours entre personnalités parfois narcissiques, de produits “scénarisables”, de shows continus» mais un exercice tellement peu Ve République…) pour réinventer le mythe du sauveur de la Nation, marquerait le début d’une ère où tout semble «une affaire de coups de com’ qui, dans nos démocraties post-modernes, hypervitaminées aux flux médiatiques, remplacent avantageusement les coups d’État.» L’auteur consacre certes la moitié de son ouvrage à contextualiser la prise de pouvoir du président (en ressuscitant des canons de la communication politique qu’on croyait dépassés, qui consistent notamment à choyer les intermédiaires quand les autres candidats veulent «aller au peuple» ou à faire de l’infotainment «sa matrice»), mais c’est pour mieux souligner ensuite le rôle central de la com’ dans la stratégie politique d’une présidence narcissique et pour l’instant inflexible sur ce point. «Tout le macronisme se concentre dans cet effort jamais démenti, lit-on : ne rien céder sur la com’ ; la tenir tout le temps et toujours, l’infléchir “il le faut mais suggérer qu’elle reste identique, immobile, forte de la main assurée de son maître.» Les trente dernière pages du livre (achevé le 30 janvier) sont haletantes, qui convoquent à la fois Paul Valéry, Jacques Ellul et Alaistair Campbell. Arnaud Benedetti est professeur d’histoire de la comunication. C’est l’efficacité du coup de com’ dans le temps long qu’il scrute. Avec un scepticisme non dissimulé.

Éditions du Cerf, 128 pages, 10 €

La communication en politique
Par Alain Testa56-Couv-Comenpolitique-3D

Il a été dircab, dircom, candidat, directeur de campagne… C’est à l’aune de cette riche expérience que le Nordiste Alain Testa livre son point de vue sur la communication en politique, via un pamphlet rythmé et dense, assez inégal mais bien documenté. Une opinion parmi d’autres, mais exprimée librement. Ce qui n’est jamais désagréable.

thebookedition.com, 94 pages, 7,90 €, 2017

Intelligence économique des territoires
Sous la direction d'Olivier Coussi et Patricia Auroy56-Couv-Intelligence-eco-3D

Comment accompagner les territoires en matière de veille stratégique, de prospective, de sécurité pour mieux affronter la concurrence internationale ? Quelles bonnes pratiques pour servir de source d’inspiration en la matière ? Comment mettre les territoires au cœur de l’équation ? Les questions ne concernent pas directement le dircom, mais leurs réponses, à la fois théoriques et pratiques, intéresseront le «marketeur territorial»…

CNER, 208 pages, janvier 2018, 32 €

Ecrire un discours (manuel pratique à l'usage de l'élu ou de sa plume)
Par Alexandra Fresse-Eliazord

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Elle en a écrit, des discours, Alexandra Fresse-Eliazord. Ancienne journaliste, elle a officié aux côtés de l’ex-président de la région des Pays de la Loire, Jacques Auxiette (PS), pendant quatre ans. C’est forte de cette expérience qu’elle avait rédigé la première édition de son guide en 2011. Pour cette nouvelle mouture, elle se penche (entre autres) sur ce qui a changé depuis sept ans. Devenue coach et consultante, elle s’adapte à la prédominance du format court et à la nouvelle donne induite par la loi NOTRe. Les fondamentaux sont rappelés et détaillés (le discours porte un message, il doit comporter un moteur, être construit en répondant aux «5W», etc.) mais, au-delà, Alexandra Fresse-Eliazord multiplie les exemples, contre-exemples et les conseils stylistiques à l’intention de l’élu ou de sa plume. Toujours concis, efficaces, ils s’ingurgitent facilement et déjà préparent l’estomac au prochain ouvrage promis par l’auteure, consacré, lui, à la prise de parole en public. Parce qu’il ne suffit pas de bien écrire…

Territorial éditions, 136 pages, 45  €

Le nouveau marketing territorial (vers un marketing du lien)
Par Joël Gayet

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On croit d’abord à une forme de fausse modestie : «Ce livre ne prétend pas avoir couvert de façon exhaustive toutes les tendances et pratiques du marketing territorial», prévient Joël Gayet en introduction. Il justifie : non seulement les exemples sont postérieurs à 2013, mais ils sont très centrés sur l’Europe et les états-Unis. Ceci posé, quelle somme ! Plus de 1 700 références citées, 800 cas étudiés dans le monde et moult conseils opérationnels… L’expert français, fondateur de la chaire Attractivité et nouveau marketing territorial de l’IMPGT (Aix-Marseille Université), se livre d’abord à un diagnostic approfondi, cerne les enjeux et les limites de la matière, explore les tendances et les nouvelles pratiques – exemples détaillés et largement illustrés à l’appui – et, surtout, tire de tout cela – et de sa propre expérience – quatorze concepts (partage, citoyenneté, affinitaire, etc.) et facteurs clés de succès, ainsi que de nouvelles approches méthodologiques et managériales du marketing. Ainsi ce modèle de «comarketing», fondé sur la force des liens d’un territoire. L’ouvrage est technique, dense, parfois difficilement digeste – même si des synthèses et glossaire sauvent la mise en fin d’étude. Mais quelle bible ne l’est pas ?

Corps & âme, 504 pages, 35,90 €

Couv-Guide-community-3D

Le Guide du community manager
Par Samuel Bielka

Une impression de déjà vu ? C’est normal : Samuel Bielka avait déjà publié Le Guide du community management à compte d’auteur. Cette nouvelle édition, certes modifiée, conserve sa vocation de véritable guide, à vocation durable (peu de détails techniques), empli de conseils, d’exemples et de contre-exemples. Facile à lire, facile à comprendre, facile à mettre en pratique.

Gereso édition, 124 pages, 18 €
 

La politique est un sport de combat
Par Gaspard Gantzer

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Vous avez parcouru moult extraits et entendu mille passages radio et TV de l’auteur ? Maintenant lisez – vraiment – le livre de Gaspard Gantzer. Parce qu’il raconte, sous forme de journal, l’entreprise ambitieuse d’un com- municant confronté aux contradictions et aux atermoiements du Château. «Je prends soudainement conscience de l’ampleur de la tâche que je dois mener, consigne le conseiller dès le 3 mai 2014. J’ai cru que le président était victime de sa communication désastreuse, mais je réalise qu’il se tire parfois lui-même des balles dans le pied. Comment faire pour empêcher cela ?» Au-delà de sa sincérité et sans doute de sa clairvoyance, Gaspard Gantzer prouve rétrospectivement qu’à défaut de forcément réussir, il aura essayé.

Editions Fayard, 384 pages, 20,90 €

Sur les pavés la pub
Par Anne Magnien

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Alors non, il n’est point ici question (que) de communication publique. Mais d’une tendance lourde qui la concerne aussi. De «guérilla marketing», d’«ambient», d’une nouvelle forme de publicité de rue «qui est née avec l’arrivée d’Internet dans les foyers et ne peut vivre sans le digital», décrit Anne Magnien. La co-créatrice et co-animatrice de Culture Pub, émission télévisée phare des années 1990, parcourt et analyse, en 160 pages élégantes et documentées, plus d’une décennie d’audace et de buzz éminemment stratégique, dans la mesure où «cette forme de communication vise le Wow effect, c’est-à-dire la surprise que le passant épaté partagera ensuite sur les réseaux sociaux». Et si Sprite, Nike ou Ikea inspiraient parfois ? La SNCF ou le Zoo de Paris, cités dans le livre, s’y sont déjà essayé avec succès.

Editions Hoëbeke, 160 pages, 25 €

Le vote disruptif : les élections présidentielles et législatives de 2017
Sous la direction de Pascal Perrineau

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2017 aura marqué «un processus de destruction créatrice d’une rare intensité» pour le système politique de la Ve République. «Le processus Macron a été un processus de disruption politique», assurait, sur France Inter, Pascal Perrineau, directeur de cet ouvrage collectif dense. Quels en sont les ressorts, les responsables, les traits les plus fins ? C’est à ces questions que les universitaires et spécialistes de l’opinion répondent. «Ouvert par une série de déchéances fulgurantes, [ce processus] s’est poursuivi par une campagne incapable de se fixer sur de véritables enjeux puis par une explosion de la mobilité électorale pour s’achever par un après-élection comparable à un champ de ruines.» Cette synthèse montre comment «s’évanouit le système des partis» et comment apparaît, en retour, une nouvelle exigence de démocratie horizontale.

Presses de Sciences Po, 448 p., 24,92 €

60 minutes pour reprendre le contrôle de vos mails
Par Romain Bisseret

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Qui n’a pas été un jour débordé par une boîte mails désorganisée et qui déborde ? Ce petit tutoriel concis et efficace – c’est le pari du titre – a le mérite de vous mettre face à certaines de vos contradictions. Pour l’auteur, la raison d’être de cet ouvrage est simple : «Vous donner rapidement les outils permettant de canaliser le flux incessant d’informations qui vous parviennent par e-mail pour les gérer efficacement, et sans stress

Gereso Édition, 100 pages, 17 €

Utiliser les réseaux sociaux dans la fonction publique
Par Noémie Buffault

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«Les réseaux sont trop risqués», «C’est un outil de journalistes», «Je n’ai rien à dire»… Noémie Buffault a le bon goût de débuter son ouvrage en listant des idées reçues et en les démontant une à une. L’apprentissage peut suivre. Il s’avère ludique, efficace, pratique (onze fiches viennent même conclure le livre) et pertinent. Autant que le pédigree de l’auteure, en charge de la stratégie de la ville de Nantes sur les réseaux sociaux après en avoir été responsable à la mairie de Paris et au Quai d’Orsay, le laissait espérer. Très étayé et émaillé de nombreux exemples, ce livre manquait.

Editions Lextenso, 142 pages, 19 €

Le big data des territoires : les nouvelles stratégies 
de la donnée au service de l’intérêt général
Par Jacques Priol

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L’année 2018 point. Et avec elle des obligations auxquelles nombre de collectivités devront se conformer en termes d’ouverture des données. Dirigeant territorial expérimenté, devenu spécialiste de la gestion des données dans les territoires, Jacques Priol entend les aider «à démêler le vrai du faux» et, surtout, à «expliquer les bonnes pratiques et la méthodologie», selon son éditeur. De la compréhension des enjeux à la gestion du coût de la récolte, du traitement et du stockage… la donnée dans toutes ses dimensions concrètes ! Disponible à partir du 14 novembre.

Editions FYP, 256 pages, 22 €

Introduction à la communication politique
Par Philippe Aldrin et Nicolas Hubé

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«Bien communiquer est devenu un impératif absolu dans les sociétés de l’information… voire de la sur-information», assurent les auteurs, tous deux enseignants-chercheurs – Philippe Aldrin à l’IEP d’Aix-en-Provence et Nicolas Hubé à Paris I. Si l’ouvrage est un manuel de second cycle universitaire, il permet de mettre à jour ses bases et de découvrir les définitions plus précises des nouvelles professions nées ces dernières années, notamment avec l’apparition des réseaux sociaux.

De Boeck Supérieur, 288 pages, 24,50 € 

97 exercices décalés pour prendre la parole
Par Hilina Hills et Geneviève Smal51-Couv-97-exercices-3D

Encore un livre d’exercice ? Oui mais celui-ci, en plus d’être efficace, est drôle. Et ça change à peu près tout. Parce que tout communicant est amené à prendre la parole en public et parce que tout le monde n’a pas naturellement le charisme d’Alain Delon, ces quelques épreuves à expérimenter entre amis, en famille ou au boulot tombent à point nommé.

Editions Eyrolles, 288 pages, 19,90 € 

Petit guide du protocole local
Par Fabrice Jobard

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A qui offrir ses vœux ? Comment préparer une inauguration ? Comment bien accueillir l’usager en mairie ? Si Fabrice Jobard, dircom du conseil départemental de l’Yonne, aborde avant tout des questions qui relèvent strictement du service du protocole – quel plan de table ? quand porter l’écharpe tricolore ? quelles règles pour le pavoisement ? –, il répond aussi à celles qui animent le quotidien du chargé de communication-couteau suisse des petites collectivités. Cette 2e édition de son «petit guide», émanation du très complet Guide des usages, du protocole et des relations publiques, dont il anime le comité scientifique depuis dix ans, peut se révéler, pour eux, salvateur.

Territorial éditions, 116 pages, 45 €  

La Communication en temps réel
Par Anthony Babkine et Emmanuel Chila
(avec Marion Dubuc et Chloé Balleix)50-Couv-La-com-en-temps-reel-3D

Il est ici question du “live” sous toutes ses formes. Twitter, Facebook live, Snapchat, Périscope… Les outils sont nombreux et complémentaires. Les auteurs les inventorient, les décryptent et proposent, pour chacun d’eux, une utilisation optimale. Leur ouvrage, très charté, donne surtout la parole, sous forme d’interviews, aux spécialistes les plus reconnus. La somme n’en devient que plus complète et pertinente.

Eyrolles, 152 pages, 25 €

Le Guide du community management
Par Samuel Bielka

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Humilité, empathie, sociabilité, générosité, vigilance, minutie et audace. Le community manager (CM) idéal doit non seulement réunir toutes ces qualités – les «sept vertus capitales du CM» –, mais aussi et surtout les développer, les exprimer et les combiner. Pas si simple ? Samuel Bielka, lui-même community manager freelance et chargé de communication numérique, ne l’a jamais prétendu. Mais il ambitionne de vous aider. Son guide en est un véritable, empli de conseils, d’exemples et de contre-exemples. Facile à lire, facile à comprendre, facile à mettre en pratique. Ce qui ne signifie pas, au contraire, qu’il ne s’adresse qu’aux débutants. L’auteur n’y explique pas ce qu’est un “hashtag” ou un “like”. Il n’aborde que peu des aspects techniques dont il sait qu’ils seraient vite périmés. Il propose un manuel durable et avancé. Et, à la fin de son ouvrage, une large palette d’outils très précieuse (e-réputation, veille, création graphique, curation, outils d’écriture, etc.) et une bibliographie aussi fournie que détaillée. Une lecture d’autant plus indispensable qu’elle est relativement rapide…

Publishroom, 160 pages, 20 €

Le Président qui voulait être normal
Par Laurène Renaut

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«Comment la communication politique de François Hollande, fondée sur une articulation constante entre les concepts de normalité et de sacralité, loin de rompre avec les représentations traditionnelles de la figure présidentielle sous la Cinquième République, vient en renforcer les fondements?» Voilà résumés le ton et la teneur de la solide et (très) étayée démonstration de Laurène Renaut, doctorante en sciences de l’information et de la communication : bien plus qu’une formule creuse ou une lubie sans fond, la normalité revendiquée par le candidat Hollande dès 2010 et plus tard dénigrée par la contre-stratégie «jupitérienne» de son successeur a permis l’accession à l’élysée du Corrézien, puis a servi de boussole à son quinquennat, jusqu’à exploser en vol, paradoxalement, au moment de la publication de trois ouvrages de confidences en 2016. Heureux ou non, le concept mérite en tout cas assurément l’attention des chercheurs en communication politique. Et Laurène Renaut ouvre ici très bien le bal.

L’harmattan, 216 pages, 22€

Fragile pouvoir
Par Pascal Broulis

49-fragile En 262 anecdotes, Pascal Broulis, ministre des Finances en Suisse, propose un voyage dans le temps et dans l’espace. Où il est question de tirage au sort dans la démocratie islandaise, du droit d’ainesse tout juste aboli à Genève, d’astuces chinoises pour contourner la censure 2.0, de démocratie athénienne, etc. Un concentré de culture générale. 

Éditions Mon Village, 140 pages, 17€

  

Design musical et stratégie de marque
Par Michaël Boumendil

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Les célèbres quatre notes de la SNCF, le jingle Renault ou les sonneries des téléphones Samsung portent tous la même signature: celle de Michaël Boumendil. Qui mieux, alors, que le créateur de l’agence de design musical Sixième Son pour livrer cet essai consacré aux relations entre la musique et les marques ? L’auteur répond certes à des questions pratiques comme «Quel est le bon budget pour mon identité sonore?» mais, surtout il raconte des histoires, décrit et décrypte des réussites et des échecs, de Intel à la SNCF ou Michelin, à l’aune de son expertise. Vous n’avez pas perçu à quel point la disparition des Quatre Saisons de Vivaldi des standards téléphoniques était à la fois symbolique et symptomatique d’une nouvelle ère où l’usager a désormais une vraie acculturation musicale à faire valoir ? Vous vous demandez comment une identité sonore peut «faire la différence», comme promis par le soustitre? Lisez cet ouvrage passionnant ! 

Éditions Eyrolles, 216 pages, 26€.
 

Réussir sa démarche du marketing territorial
 Vincent Gollain

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De l’élaboration du diagnostic s’appuyant notamment sur la méthode Cerise Revait – détaillée par son auteur – à la mise en oeuvre sur le terrain à partir de choix stratégiques appliqués aux spécificités de chaque territoire, l’ouvrage du directeur du département économie à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France, répertorie de façon pragmatique toutes les techniques utiles aux professionnels. Cette nouvelle édition recense quantité de bonnes pratiques issues d’exemples français et étrangers. Une boîte à outils indispensable aux territoires, aux profes- PARuTion sionnels et aux élus souhaitant mettre en oeuvre une démarche d’attractivité à leur échelle. Les expériences détaillées dans l’ouvrage donnent des bases de réflexion et d’action dont les territoires peuvent s’inspirer pour construire une démarche originale, efficiente et source de différenciation. 

Éditions territorial, 244 pages, 55€.

La Fin de la com’
Par Arnaud Benedetti48-lafindelacom

Il faut attendre le chapitre 4, aux deux tiers du livre, pour entrevoir le début d’une promesse honorée… La fin de la com’ ? Encore fallait-il en raconter le début. C’est ce que fait avec application et pédagogie Arnaud Benedetti dans cet ouvrage synthétique. Il se lit en deux heures. Parce qu’il se lit bien. à la manière d’un récit de voyage dans le temps et dans l’espace com’, d’une aventure qui promènerait son lecteur de Washington à Paris et où l’on croiserait alternativement Albert Lasker, à qui l’on doit «la genèse de la notion de marque», PAruTion Ivy Lee, l’inventeur du communiqué de presse et de la communication de crise, Edwar Bernays, qui comprend très tôt que rien ne se fait en politique sans «le consentement des peuples», et John Hill, qui imbriquera encore plus communication et institutions américaines. On lit aussi au gré des anecdotes que Jules César, avec La Guerre des Gaules, posa les bases du marketing politique. On (re)découvre enfin la façon dont Napoléon Bonaparte a instauré celles du “plan médias”. Un simple manuel pour étudiants ? C’est là que survient le chapitre 4. Le petit précis universitaire se mue alors en pamphlet. Après l’âge d’or de la communication, au sens noble du terme, il est question de crise de pouvoir (la com’ devient «un supplétif »), de désintermédiation, de crise de la décision. Les mandats de Jacques Chirac (qui aurait «abdiqué tout volontarisme pour se “lover“ dans l’esprit du temps»), Barack Obama («Un style suffit-il à construire une politique ?»), Nicolas Sarkozy (son gouvernement «se composait bien plus comme un tableau que comme une armée prête au combat ») et François Hollande (dans l’affaire Léonarda, «les spins et leurs écritures se sont effondrés sur eux-mêmes») sont particulièrement étrillés. Selon Arnaud Benedetti, la maîtrise de la communication, sous les coups de butoir des réseaux sociaux et des chaînes infos, a désormais glissé entre les doigts des politiques et de leurs équipes. Fin d’une époque. L’ouvrage a été rédigé en trois semaines ? Il en découle une réflexion déroulée avec une fluidité rare. Ce qui, vu le sujet, s’avère salvateur.

Éd. du Cerf, 96 pages, 8€, mars 2017 

Le numérique pour transformer la démocratie locale : une ambition 2020
Par Florence durand-Tornare et Pascal nicolle

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Le numérique pour transformer la démocratie locale : une ambition 2020 Par Florence durand-Tornare et Pascal nicolle Les Français s’approprient les technologies numériques : comment s’appuyer sur ce progrès indéniable pour animer son territoire ou leur redonner confiance dans la parole publique? La réponse en cent pages. Les encadrés «L’éclairage expert» ou «Bonnes pratiques» sont toujours d’un réel secours.

Territorial éditions, 108 pages, 52€, mars 2017

Com & politique, les liaisons dangereuses
Par Pierre-Emmanuel Guigo

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De la rigueur, du fond, d'abord et avant tout… mais aussi un peu de malice, comme en témoigne la dédicace : «à Michel Rocard, qui aurait détesté ce livre. à François Hollande, auquel il aurait été utile.» Lorsque le chercheur Pierre-Emmanuel Guigo s'attaque aux clichés sur la communication politique, c'est sur un ton pédagogue, informé, mais loin d'être pesant, et appuyé sur une connaissance théorique des plus sérieuses. Enseignant à l'université de Paris-Est Créteil et à Sciences Po, il examine le sujet au fil de dix questions, de «La communication politique a-t-elle remplacé la propagande ?» à «Faut-il être beau ou belle pour être élu(e) ?» en passant par «La communication politique doit-elle tout aux états-Unis ?». L’ouvrage n’apportera pas de révélations aux professionnels du secteur, mais c’est un intéressant exercice de vulgarisation, qui plus est agréable à lire.

Arkhé, 206 pages, 15,50 €, janvier 2017

Big ou bug data ?
Par Assaël Adary

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Voilà déjà plus de deux ans qu’Assaël Adary, cofondateur d’Occurrence (Paris), théorise les fondations d’un nouveau métier : datadéontologue (lire Brief N°29). Il y consacre d’ailleurs un blog (datadeontologue.com) et un module d’enseignement à l’Université Paris-Descartes, au Celsa Paris-Sorbonne et à Sciences Po. C’est donc fort logiquement qu’il propose enfin son manuel. L’ouvrage est conçu comme tel, avec force références historiques, cadre juridiques et autres conseils pratiques. à la fin de l’ouvrage, l’auteur décrit cinq cas exemplaires et… ce qu’aurait fait le datadéontologue, qui se méfie autant des superlatifs que des excès de preuves, en pareille situation. Enthousiasmant.

Editions du Palio, 160 pages, 16 €, février 2017

La communication politique
De Christian Delporte et Terreur Graphique

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Ils sont tous là ou presque : Barack Obama, Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy, Tony Blair, Dilma Roussef, Donald Trump, François Hollande, Silvio Berlusconi, John F. Kennedy… mais aussi Alaister Campbell, Jacques Pilhan, Gaspard Gantzer. Car plus qu’aux politiques eux-mêmes, c’est à leurs spin doctors et autres entourages que l’historien Christian Delporte et le dessinateur Terreur graphique s’intéressent dans ce quatorzième opus de la collection “La Petite bédéthèque des savoirs”, dont le principe est d’associer, sous l’égide de David Vandermeulen, un essayiste scientifique reconnu dans son domaine et un auteur de bande dessinée. Ils se penchent surtout sur leurs techniques : des premiers faits d’armes de l’Américain Joseph Napolitan au «post-truth» de Trump, en passant par la «météo» de Blair, l’hypovisibilité de Mitterrand ou le «block and bridge» de tout le monde, ce sont près de soixante ans d’histoire qui sont ainsi revisités. En fin d’ouvrage, les auteurs suggèrent quelques lectures (dont celle du Canard enchaîné, par exemple) ou autres visionnages pour approfondir ses connaissances. Ils font preuve d’une telle pédagogie dans cette BD très complète et parfois sarcastique qu’on peine à croire leur dernière assertion : «En dernier ressort, c’est le politique qui décide…» à la lumière de l’actualité politique, on se dit également qu’il manque sans doute quelques planches consacrées à la communication de crise. L’objet d’un autre volume ?

Le Lombard, 72 pages, 10 


La Communication
De Arnaud Benedetti et Priscille Rivière

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Encore un ouvrage sur le va-et-vient entre la com’ et la communication ? Certes, mais si tout est question de dosage, les deux auteurs, aux profils complémentaires, semblent avoir trouvé le bon. Le livre de Priscille Rivière et d’Arnaud Benedetti rappelle les fondamentaux historiques de la matière tout en se projetant vers l’avenir, promène son lecteur entre pratique et théorie, entre des chapitres aux allures de manuel très séquencé («La communication interne», «Les relations presse», «La communication de crise», etc.) et des parties plutôt construites comme un essai («à quoi sert la com?» «La communication à l’épreuve de l’éthique», etc.). Une mise à jour éclairante.

Economica, 152 pages, 17 €

Maîtriser sa communication publique numérique
De Franck Confino et Benjamin Teitgen

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«Il sera impossible de recréer de la confiance et du lien sans investir sincèrement le terrain du web social, ni développer fortement ses services numériques. La transformation est inéluctable et se fera avec ou sans vous, dans un sens ou un autre.» En deux lignes de leur préambule, Franck Confino, consultant en communication digitale, et Benjamin Teitgen, responsable information communication des ville et métropole de Rennes, expliquent en quoi la lecture de leur ouvrage leur paraît indispensable. Et à lui seul, le chapitrage de ce «dossier d’experts», très pédagogique et prétendant à l’exhaustivité, semble leur donner raison : les auteurs proposent de comprendre «le contexte», «les opportunités», «les risques» et «les métiers» avant de décrire les outils par le menu – de Facebook à Snapchat, en passant par Reddit ou Pinterest – et de conseiller assez finement des stratégies en la matière – des documents de cadrage à la mesure des performances. Et leur idée n’est pas tant de recueillir des remerciements que de convaincre les lecteurs de… faire circuler l’ouvrage «à tous les étages».

Territorial éditions, 150 pages, 62 €

On se fait un brief ?
De Ghislain D'Orglandes avec Aymeric Bourdin

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Vous réviez d’un ouvrage à la fois pratique, court, ludique, drôle et pertinent sur la rédaction d’un brief ? Remerciez Ghislain D’Orglandes, l’un des fondateurs de l’agence Twid, spécialisée dans le design, et Aymeric Bourdin, écrivain et directeur du cabinet Astrovia. Au terme de leurs riches échanges, les auteurs de On se fait un brief ? font le tour de la question et de son corollaire : comment s’entendre quand on ne parle pas la même langue ? Ils ont trouvé un subterfuge efficace, qui constitue l’approche originale de leur ouvrage : proposer une double entrée sur le brief, «ce moment essentiel de la relation client-créatif». Vous êtes créatif ? Prenez l’ouvrage à l’endroit. Vous êtes client ? Ouvrez-le à l’envers. Ou inversement. Vous êtes vraiment curieux et souhaitez vraiment aborder le sujet avec sérieux ? Lisez le tout ! Du téléphone qui sonne comme une bonne nouvelle au moment de la rencontre, de l’adaptation au client quand on est créatif aux proposition d’immersion, d’idées ou d’objectifs à formuler quand on est annonceur, les conseils s’amoncèlent, étayés par des cas d’école et des témoignages de professionnels reconnus comme Patrick Veyssière (Dragon rouge), étienne Robial (directeur artistique à Canal+), Joël Desgrippes (Brand Image) ou Frédéric Messian (Lonsdale). Et puisque l’ouvrage, très ciselé, vise à la praticité, chaque double page comporte une colonne intitulée «Et concrètement ?». Concrètement, un conseil pour chacun. Au client : «Commencez votre phrase par : “Ce qu’il faut réussir à traduire au travers de cette création, c’est...”» Au créatif : «Notez dans un petit carnet les mots et les expressions que votre client utilise et conservez-les pour les consulter régulièrement lors du processus de création.» Et il y en a mille autres.

Pyramyd éditions, 96 pages, 14,90 €

La Communication environnementale
De Thierry Libaert

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«La communication publique environnementale : un enjeu de développement durable pluriel et contingent» (par Dominique Bessières), «L’enjeu environnemental : une chance pour la communication» (par Gildas Bonnel) : deux exemples d’articles arbitrairement choisis pour montrer à quel point l’ouvrage dirigé par Thierry Libaert mérite sa place dans la bien nommée collection des Essentiels d’Hermès ! Entièrement inédit, il se penche, en revisitant les conférences internationales et autres controverses scientifiques, sur l’évolution de la communication environnementale, de sa naissance dans les années 1990, sous le coup de catastrophes écologiques à répétition, aux grandes déclarations officielles sans lendemain… On y trouve même une déclinaison «communication politique», via un article consacré aux «partis verts face à la menace de l’éco-lassitude» (par Nicolas Baygert et Cédric Hananel). Eclairant. 

CNRS Éditions, 274 pages, 8 €

Moi, président des couacs
De Joël Amar et Ziad Gebran

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Au moment où François Hollande lance l’offensive sur sa candidature à sa propre succession et, parallèlement, où de nouveaux ouvrages comme Un Président ne devrait pas dire ça, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock), mettent à mal une partie de sa stratégie de communication, la lecture de Moi, président des couacs peut s’avérer utile. Tous deux conseils en communication, Joël Amar et Ziad Gebran prétendent y dresser le bilan de la communication de François Hollande à l’élysée. Leur thèse est claire et annoncée d’emblée : de ce point de vue, le quinquennat est raté. «Il parle beaucoup, mais les Français n’impriment pas», écrivent les auteurs dès l’introduction. Perte progressive de crédibilité, mauvais choix, vie privée, entourages défaillants : les constats sont sévères mais étayés. Ils sont plus le résultat d’une synthèse et d’une revue de presse bien bâties que d’une enquête rondement menée auprès des protagonistes eux-mêmes ? C’est assumé : «Nous avons voulu prendre François Hollande au mot. Nous avons donc étudié le hollandais. Nous avons travaillé sur textes, à partir d’articles de presse, de quelques livres et des abondantes paroles publiques du président, sans exercice pratique de diction ou de conversation, ni stage linguistique de découverte ou d’immersion à l’Elysée.» Si le choix déroute un peu, laissant parfois l’impression que des Gaspard Gantzer, Claude Sérillon ou autres Aquilino Morelle auraient par exemple pu apporter quelques utiles précisions à leurs portraits, il allie l’original et l’originel : quoi de plus logique, au fond, que de juger la communication d’un président à la seule aune de ce qu’il a produit (les documents cités sont tous réunis sur le site participatif www.mediapicking.com), sans autre forme de droit de réponse ? Autre choix aussi troublant que revendiqué : l’ouvrage se lit d’autant plus facilement que les textes sont courts et astucieusement répartis selon 75 mots-clés («blagues», «storytelling», «SMS», «journalistes», «Loi travail», etc.) qui permettent une lecture zapping confortable – un «puzzle», selon les auteurs. Moi, président des couacs est, au final, une somme à charge qui doit certes se lire avec la distance qu’elle mérite, mais qui réussit la prouesse de tenir le lecteur en haleine… et à le faire sourire. Ce qui ne peut totalement signer l’échec de «Monsieur Petites blagues»…

Editions Kawa, 206 p., 21,95 €

Les Carottes râpées de Fabius
(et autres bourdes de com’ des politiques)
D’Alain Cayzac et Guillaume Evin

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Besoin d’une mise en bouche avant la présidentielle ? Le journaliste Guillaume évin et le publicitaire Alain Cayzac,  cofondateur de RSCG, proposent «une anthologie des plus belles bourdes  de la part de celles et ceux qui passent leur temps à se prendre les pieds dans le tapis de la communication politique» – «avec une mention spéciale, ajoutent-ils, pour deux d’entre eux, parmi les principaux multirécidivistes : François Hollande  et Nicolas Sarkozy». Sont répertoriées, décortiquées et commentées 42 «fautes de com’» s’étalant sur les quarante  dernières années, des scènes grotesques comme celle d’un Nicolas Sarkozy  se faufilant pour s’inviter sur la photo du 11 janvier 2015 aux sorties inélégantes, à l’instar du «usé, vieilli, fatigué» de Lionel Jospin. Surtout, Alain Cayzac distribue les bons et les mauvais points, façon juge impartial. Avec une sévérité parfois déconcertante. Nicolas Sarkozy fêtant sa victoire au Fouquet’s puis sur le yacht de Vincent Bolloré ? 10 ans ferme ! Jean-François Mattéi interviewé en polo pendant la canicule ? Même  tarif. Fleur Pellerin incapable de citer le titre d’un ouvrage de Patrick Modiano ? «Perpète». Mais le publicitaire et le journaliste font aussi parfois preuve d’une indulgence un poil désarmante. Voire, ils cultivent l’art du contre-pied :  «La «bravitude» n’est surtout pas une  boulette, écrivent les auteurs. C’est une trouvaille. Une perle.» Valéry Giscard  d’Estaing est acquitté dans le procès de l’«au revoir» de 1981. François Hollande reçoit même les  félicitations du jury pour avoir répudié Valérie Trierweiler par communiqué ! Guillaume évin et Alain Cayzac avaient prévenu en introduction : les politiques ont souvent de nombreuses  circonstances atténuantes à faire valoir, à commencer par leur méconnaissance de la matière et la faiblesse de leur  entourage du quotidien. L’ouvrage  est drôle, ciselé, bien écrit, pertinent  et impertinent à la fois. Voilà, quoi qu’on en pense, une lecture qui détend.
La Martinière, 256 p., 15 €

Le premier secrétaire  de la République
De Cyril Graziani

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Chronique sans concession du quinquennat de François Hollande, l’ouvrage de Cyril Graziani, grand reporter au service politique de France Inter, ne trouverait pas sa place dans ces pages s’il n’y était, signe des temps, très largement question de communication. L’auteur y décrit notamment un président à la lutte pour  défendre ses réformes auprès de l’opinion publique. Il se montre également sévère sur la stratégie présidentielle, élaborée par Gaspard Gantzer depuis avril 2014. Les réseaux sociaux rendent dubitatifs quelques membres  de son entourage : «Ils l’ont mis sur Snapchat, Instagram, et même sur Vine…  Tu en fais passer des messages, en six secondes ? Et pourquoi pas Tinder ?» Extrait parmi d’autres, plus violents vis-à-vis de Gaspard Gantzer, qui illustre l’une des thèses du journaliste : «Et si  le plus gros défaut de François Hollande en 2016, c’était son communicant ?»
Fayard, 270 p., 18 €

Le procès de la communication
De Thierry Wellhoff

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Il fallait le faire ! Non que consacrer quelque 200 pages à la réhabilitation  de la communication, dans un monde où elle est torpillée de toute part et à tout moment, soit une entreprise follement originale… Mais mettre en scène, littéralement, son procès, de l’acte d’accusation au verdict, en passant par l’instruction et le réquisitoire, il fallait oser ! Et veiller à ne pas essouffler le lecteur  ni risquer d’épuiser les arguments de défense au milieu d’une telle littérature, écueils que Thierry Wellhoff, en auteur et communicant aguerri, sait contourner grâce à une verve scintillante et une plume très soignée. Le  patron de Wellcom convoque à la barre quelques éminents témoins, comme Gaspard Gantzer, communicant  en chef à l’élysée, le journaliste Franz-Olivier Giesbert ou le patron d’Orange Stéphane Richard. Il imagine des entretiens privés, consacrés  à l’amitié et aux réseaux sociaux, entre l’avocat de la défense et le procureur. Il profite d’une «suspension de séance» pour se pencher sur le rôle de la communication dans le sport. Il développe, argumente, peaufine, dénonce… mais jamais ne donne un verdict. Faut-il en  finir avec la communication ? Le lecteur-juré est invité à se prononcer en ligne, sur leprocesdelacommunication.com. Oui, il fallait le faire…
Les Belles lettres / Manitoba, 201 p., 21€


Communication : pourquoi le message ne passe plus...
De Bernard Emsellem

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De quoi l’expression «C’est de la com’» est-elle le nom ? Délibérément dévastatrice, elle symbolise un constat devant lequel Bernard Emsellem, ancien président de TBWA Corporate, dircom de la SNCF et président de l’association Communication publique, entend ne pas abdiquer : «le message  ne passe plus» ! Et plutôt que de persévérer dans cette voie, l’auteur conseille une autre approche, moins verticale et plus efficace — qu’il détaillera en septembre prochain dans une interview à Brief. Eclairant.
Editions François-Bourin, 280 p., 24 €

Le Contre-manuel de la politique
De Matthieu Verrier

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Saviez-vous que Georges Frêche, ancien maire de Montpellier et président de la Région Languedoc-Roussillon, avait rendu hommage à François Mitterrand en donnant son nom à un placard à balais de l’hôtel de Région ? Et vous souveniez-vous du conseil littéraire de Frédéric Lefèbvre, secrétaire d’état au Commerce en 2011, qui aimait se replonger dans «Zadig et Voltaire» ? Ce sont tous ces petits «faux pas», ces provocations, ces dérapages plus ou moins futiles, plus ou moins essentiels mais toujours signifiants et (trop ?) commentés que Matthieu Verrier, collaborateur de La Voix du Nord, de La dépêche du Midi et de CourrierCab, recense pour quiconque envisage de «flinguer sa carrière» en politique. Un ouvrage à la fois ludique et enrichissant, qu’une mise en page élégante et graphique rend tout à fait agréable. Rare, en fait.
Tana éditions, 124 pages, 11,95 €

La politique au quotidien39 Couv-politique-quotidien
De Laurent Godmer et Guillaume Marrel

«Que font exactement les femmes et les hommes politiques ?  Comment s’organise leur quotidien ? En scrutant leurs agendas, les universitaires Laurent  Godmer et Guillaume Marrel  y répondent au prix d’un véritable travail de fourmi. Exhaustif sans être ennuyeux.

Les deux corps du président
De Juliette Charbonneaux

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«C’est politique». En trois mots, les médias généralistes, des chaînes nationales à la presse “de référence”, évacuent désormais toute tergiversation : la vie privée du président de la République, ils peuvent la relater. Docteure en sciences de l’information et de la communication, maître de conférence au Celsa, Juliette Charbonneaux dissèque ce processus d’effacement progressif des frontières entre “les deux corps du président”. Affaire Trierweiler, croissants et scooter… L’ouvrage revisite le quinquennat de Hollande et s’interroge donc sur ce paradoxe : dans quelles mesures les médias ont-ils participé à une désacralisation qu’eux-mêmes dénoncent ?
Les Petits matins, 14€, 128 pages

Les Gourous de la com’ dérapent 
D’Aurore Gorius et Michaël Moreau

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Vous avez aimé Les Gourous de la com’, publié pendant la campagne présidentielle de 2012 ? Vous adorerez la suite. Dans Les Gourous de la com’ dérapent, Aurore Gorius et Michaël Moreau racontent les nouvelles aventures de leurs héros préférés : les spin doctors des décideurs, politiques ou économiques, ceux qui ont la main sur leur image. Le contexte, pourtant, n’est plus le même que dans le premier opus. L’affaire Bygmalion ou les déboires de Jérôme Cahuzac ont fait tomber la profession en disgrâce. Les ratés spectaculaires comme la séquence Léonarda en ont tristement fait la risée des observateurs. Si bien qu’officiellement, les grandes agences de publicité n’ont plus de “comptes politiques”. Pourtant, apprend-on, quand Manuel Valls s’apprête à être nommé à Matignon le 29 mars 2014, son ami Stéphane Fouks, coprésident d’Havas Worldwide, est déjà dans son bureau pour distiller ses conseils d’embauches. «Grandeur et décadence des conseillers de l’ombre», annoncent les auteurs en sous-titre de leur ouvrage. Ils montrent surtout, à la faveur de près de 70 entretiens avec des acteurs de premier plan (dont un certain Jean-Marc Ayrault) que c’est leur image qui a changé. Pas leur influence.
Fayard, 19 €, 378 pages

Fédérer comme Mandela
De Guillaume Pigeat  et Anne Vermès

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«Ce qui ancre tous mes rêves, c’est la  sagesse collective de l’humanité.» Madiba distille de quoi inspirer, c’est peu dire. Nelson Mandela peut même guider  les pas du manager que tout dircom ou patron d’agence est devenu. C’est  en tout cas le pari des auteurs de cet ouvrage surprenant. Parce que le leader de l’ANC, en son temps, a su inspirer confiance, faire preuve d’une empathie légendaire, écouter, maîtriser ses émotions, pardonner,  négocier, synthétiser pour générer, après l’apartheid, ce qu’il est convenu d’appeler «le miracle sud-africain» – que même les pourfendeurs du pouvoir actuel reconnaissent. Dans la collection «Histoire et Management» («Influencer comme Gandhi», «Négocier comme Chrurchill», etc.), les auteurs suivent toujours la même progression : d’abord raconter «le leader du passé face  à ses défis», ensuite analyser «les actes fondateurs de leur management», enfin  résumer «les moyens de réussir», «tirer le fil entre passé et futur», entre le héros d’hier et… le dircom d’aujourd’hui, par exemple. à chaque fin de chapitre sont ici distillés «Les bons conseils  de Mandela». Le lecteur est aussi invité à noter les deux «pépites» qu’il aura retenu du chapitre. Si la démarche peut faire douter au premier abord, elle l’embarque finalement dans une autoscopie captivante et lui permet au passage  de redécouvrir l’immense œuvre de Mandela – ce qui n’est jamais une perte de temps.
Eyrolles, 18 €, 140 p.

Petit traité  de propagande à l’usage de ceux qui la subissent
Par Étienne Augé

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Chapitre 1 : «Qu’est-ce que la propagande ?» On le comprend d’emblée :  ce «petit» traité pas si petit abordera les choses dans l’ordre, sérieusement  et exhaustivement. Voilà un ouvrage universitaire fort bien documenté, qui propose par exemple un inventaire des techniques de propagande plutôt captivant, exemples à l’appui : l’effet «boule de neige», l’opprobre, le transfert, le choix truqué, le mythe de l’âge d’or, les mots magiques, le bouc émissaire, etc. «En aucun cas, on ne saurait considérer ces techniques comme des recettes  magiques prêtes à l’emploi à l’attention d’un apprenti-propagandiste», met  en garde étienne Augé, senior lecturer en communication internationale  à l’Université Erasmus de Rotterdam, non sans d’autant plus allécher le  lecteur. Les études de cas qui suivent empruntent à l’histoire, de l’Allemagne hitlérienne à l’état islamique, en passant par le placement de produit (oui, oui) ou la «coca-colonisation» américaine. Impossible, au final, d’échapper à toute propagande ? Difficile en effet, concède l’universitaire, qui rappelle toutefois tout au long de l’ouvrage qu’elle «n’est pas nécessairement négative et répond  au final à un besoin humain». Il livre in fine quelques clés pour se prémunir de ses effets non désirés. Et il donne  matière à réflexion, en un temps  où la frontière entre com’ publique  et propagande est si souvent déplacée. Voire allègrement franchie.
De Boeck Supérieur, 24,50 €, 2e édition, 256 p.

Organiser et réussir vos événements
Par Damien Masset

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Damien Masset a du métier. Patron d’ICO depuis 1998, il coordonne à ce titre les Nuits de feu à Chantilly (60) ou l’Armada à Rouen (76). Régisseur général de Paris Plages depuis 2007, partenaire de la candidature française pour l’exposition universelle de 2025, il livre quelques unes de ses recettes dans cet ouvrage méthodologique pratique et loin d’être pollué par de trop longs verbiages analytiques. Tout est succinct, voire télégraphique. «Identifier les besoins, travailler le concept, anticiper les imprévus, réaliser l’événement», annonce le sous-titre. En dix étapes (avec une check-list proposée à chaque fin d’étape, à remplir avant de passer à la suivante), quinze fiches pratiques (téléchargeables), un quizz et un glossaire, le professionnel accompagne son lecteur dans la préparation du jour J. Identification des besoins, élaboration du cahier des charges, sélection des prestataires, etc. : pour les gros ou les petits événements, Damien Masset donne des clés de réussite. Pas des gages, mais des pistes précieuses.
Gereso Edition, 18€, 142 p. (2015)

Com’une histoire
Par Claire Moriset

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160 ans d’histoire, rien que ça ! En autant de pages et armée d’un style un poil universitaire (un gage de rigueur et de longueurs à la fois), Claire Moriset raconte «l’émergence et la structuration de la communication dans les organisations», comme le promet le sous-titre de son ouvrage. Des premières annonces publicitaires dans la presse au début du XIXe siècle à l’appropriation de la communication par le monde associatif, en passant par les premiers spots télévisuels et les lois Auroux, elle montre la cohérence et l’imbrication d’une matière dont les fondations se trouvent aussi bien en Europe qu’outre-Atlantique. Si la communication publique n’est pas le sujet du livre (hormis sur quelques pages), la synthèse ne manque pas d’intérêt. Ses nombreuses annexes non plus qui, du taylorisme à la pyramide de Maslow, de la campagne présidentielle de Jean Lecanuet en 1965 à la loi Sapin de 1993, fournissent une vingtaine de fiches pratiques et efficaces. Un seul gros défaut : le manque de visuels, que même l’auteure regrette, évoquant des difficultés d’ordre juridique et financier alors que «beaucoup de ces affiches sont accessibles sur la toile».
éd. Campus Ouvert, 18 €, 170 p. (2015)

Tous orateurs !
Par Hervé Biju-Duval et Cyril Delhay

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«On ne naît pas orateur, on le devient. En travaillant.» La première demi-ligne de cet ouvrage sous-titré Convaincre – négocier – s’affirmer au quotidien annonce la couleur : les besogneux peuvent faire confiance aux auteurs. Ils leur expliquent les «20 fondamentaux de la prise de parole» (trouver sa voix, rythmer son intervention, s’ancrer dans le sol, avoir une respiration pleine, etc.) et passent ensuite «20 situations à la loupe» (négocier, féliciter, participer à un débat, se présenter, etc.). La lecture de Tous orateurs ! n’en est pas laborieuse pour autant. Au contraire. étayée, émaillée de schémas très pédagogiques, égayée par de nombreux exemples (les débats Obama-Romney de 2012, Hollande et le président «normal», etc.) et témoignages (d’Ali Baddou, Jean-Michel Jarre, Alain Souchon, Anne Roumanoff, Jean-Pierre Mignard, etc.), elle s’avère aussi rapide qu’éclairante. Plus qu’un manuel, mieux qu’une méthode, ce livre aide avant tout à mieux se connaître soi-même. Un fondamental pour s’améliorer à l’oral sans doute…

éd. Eyrolles, 20 €, 240 p. (2015)

Toute la fonction communication
de Aude Riom, Assaël Adary et Thierry Libaert

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«Toute» la fonction communication ! Le projet était pour le moins ambitieux. Le défi est relevé, l’ouvrage exhaustif. Certaines parties, très corporate, pourront être vite lues. Mais d’autres chapitres, comme ceux consacrés à la communication non marchande ou à la communication de crise, méritent une lecture attentive. L’ouvrage commence sans doute à dater mais, clair, peut s’avérer pratique.

Dunod, 40,60 €, 402  pages

Réseaux sociaux, entre médias et médiations
Coordonné par Serge Agostinelli et Olivier Le Deuff

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«Des espaces à méditer plutôt qu’à médire» ! Pour les auteurs, les réseaux sociaux ne sont pas un choix. Il reste à les comprendre et les dompter. La lecture – ardue – de cette publication y aide, à travers plusieurs expériences et analyses. Débutants s’abstenir.

PU Bordeaux, 25 €, 312 pages

Acteurs de la communication des entreprises et organisations
Dirigé par Valérie Lépine, Christelle Millet-Fourrier et Fabienne Martin-Juchat

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Il n’est, ici, pas seulement question de communication publique. Mais Christelle Millet-Fourrier s’interroge sur la communication «glocale», Christine Barats sur les changements d’identité des universités d’Île-de-France ou encore Olivier Galibert sur la montée en puissance du community management…

PU Grenoble, 21 €, 272 pages

Ecrire un discours
de Alexandre Fresse

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Tout est dans le titre. Et tout est dans le livre, de la définition du message à la construction du discours, en passant par le style ou les différents types d’argumentations. Le tout est bien sûr destiné aux élus, mais surtout à leur plume – métier auquel est consacrée toute la dernière partie. En bonus : trois discours de référence en annexe, dont le I have a dream, de Martin Luther King.

Territorial, 30 €, 122 pages

Vade-mecum de la communication territoriale
de Bruno Cohen-Bacrie

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«Lancer une consultation sur un territoire», «Rédiger des courriers efficaces», «Rédiger des communiqués de presse efficaces et percutants», «Être à la fois responsable de la communication et directeur de cabinet», etc. En 66 fiches, le dircom d’échirolles répond efficacement à autant de questions. Seule la date de la dernière édition – six ans déjà ! – rend obsolète quelques réponses.

Editions du Puits Fleuri, 29 €, 480 pages

Attractivité et compétitivité des territoires
dirigé par Lise Bourdeau-Lepage et Vincent Gollain

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Voici le dernier ouvrage de référence consacré au marketing territorial et à la compétition entre les territoires ! Le rôle des marques ou de l’identité, les tendances et nouvelles pratiques, l’arrivée des entreprises, l’apport du 2.0… Dix experts, de Joël Gayet à Christophe Alaux et Maeva Chanou, proposent leur éclairage sur chacun de ces enjeux. Une vingtaine d’expériences sont ensuite décortiquées, entre Provence, Bretagne et Nouveau Grand Paris. Les sagas racontées dans cette deuxième partie se lisent comme un roman. Ou se picorent avec appétit.

CNER, 30 €, 208 pages.

Construire une ville participative en 10 questions
de Grégoire Milot

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A quoi sert la concertation ? Comment la préparer ? Que faire après ? Dix questions, autant de réponses. C’est concret, c’est court, c’est clair. Point de détails ou d’exhaustivité, certes, mais «l’Essentiel» du sujet est traité, comme le promet le nom de la collection. Seule la date de parution de ce petit précis finira par affaiblir le propos, dans un secteur où les TIC apportent toujours de nouvelles solutions.

Territorial éditions, 29 €, 106 pages.

Communication et débat public : les réseaux numériques au service de la démocratie ?
Coordonné par Béatrice Vacher, Christian Le Moënne et Alain Kiyindou

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Quel est l’apport des sciences de l’information-communication à l’enrichissement des débats publics ? Cet ouvrage, qui réunit des contributions extraites du XVIIIe congrès de la Société française des sciences de l’information et de la communication, à Rennes, en 2012, tâche d’y répondre. L’utilisation des sondages à l’occasion de la présidentielle de 2012, l’apport de la contestation anti-OGM dans le Gers, l’aventure de Désirs d’avenir au Parti socialiste, etc. : les sujets sont aussi variés que les approches… scientifiques.

Editions L’Harmattan, 49 €, 551 pages.

Les 100 premiers jours d’un(e) dircom
de Assaël Adary et Jean-Jacques Salomon

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Dans la foulée des municipales de 2014, Assaël Adary et Jean-Jacques Salomon livraient leurs conseils aux nouveaux dircoms. Ils n’ont pas vieilli.

Editions du Palio, 21,50 €, 192 pages.

Le nouveau guide de la communication interne
de Paul Constans et Fabrice Jobard

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De la place de la communication interne dans l’organigramme à son rôle en période de crise, en passant par l’élaboration du plan de com’, ce livre dépeint les multiples facettes de son sujet.

Territorial éditions, 60 €, 98 pages.

Le Médiasig
de Fabrice anguenot, Joël Clérembaux et Fabrice Jobard

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«L’essentiel de la presse et de la communication». Tout est dans le sous-titre de ce qui est devenu, en 40 ans, une institution et un compagnon – d’autant que le Médiasig donne accès, en ligne, aux listes de contacts actualisées en permanence.

DILA, 47 €

Je prends mon poste de... responsable de la communication
de Fabrice anguenot, Joël Clérembaux et fabrice Jobard

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«Connaître le cadre de l’action territoriale», «Gagner la confiance de tous», «Adapter son comportement»… Les chapitres sont aussi concis que clairs, l’ouvrage d’autant plus indispensable qu’il est encore tout chaud.

Territorial éditions, 19,90 €, 106 pages.

Marketing mobile et communication publique
de Florence Jacob

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SMS-MMS, site web mobile, application embarquée, NFC, géolocalisation, codes 2D, rendering, lecture augmentée, etc. Du chinois ? Cet ouvrage présente les avantages, inconvénients, coûts et modes d’emploi de toutes les technologies mobiles aujourd’hui à la disposition des collectivités. Un chapitre est en outre consacré au management interne via mobile. Surtout, Florence Jacob distille nombre de conseils stratégiques au personnel politique : le mobile pour gérer son image au quotidien, le mobile en campagne préélectorale, le mobile en marketing touristique, etc. Enrichi de nombreux QR codes, forcément, d’un glossaire de trois pages, d’une boîte à outils et de nombreuses illustrations, son livre explore tout le spectre de la matière, de l’enjeu du géotaggage à la rédaction d’un cahier des charges ad hoc.

Territorial éditions, 69 €, 106 pages.

1 200 logos secteur public
dirigé par Nicolas Marc

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Villes, Départements, marques de territoire, Régions, EPCI, agences de communication... Le logotype «secteur public» décliné en 1 200 exemplaires ! Préfacé par Bruno Scaramuzzino, ce carnet de tendances constitue un précieux outil de travail et une vraie source d’inspiration.

Brief-MC Médias, 34 €, 170 pages.

Les règles de la communication publique locale
de Dominique Pipard-Thavez

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Une troisième édition de cet ouvrage est à l’étude, qui devrait sortir d’ici au printemps prochain «compte tenu des modifications législatives et réglementaires en cours», explique t-on chez Victoires éditions. La loi NOTRe ou la loi sur le numérique, par exemple, pourraient alors enrichir, directement et indirectement, le contenu de cette somme claire et complète. Du droit de la presse aux règles relatives au respect de la vie privée, des droits d’auteurs à la législation régissant les passations de marchés publics, elle répond – sans toutefois prétendre les approfondir – aux principales questions d’ordre juridique d’un dircom public. Très pratique.

Victoires éditions, 21 €, 282 pages.

Communication de crise
de Muriel Jouas

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Des ouvrages sur la communication de crise, il en existe des dizaines. Mais celui-ci est unique en son genre. Muriel Jouas fait découvrir à son lecteur la Process Com, qui s’appuie notamment sur deux pilliers : «la façon dont sont dites les choses compte plus que leur contenu» et «nous disposons en nous de chacun des six types de personnalité (empathique, travaillomane, persévérant, rebelle, rêveur et promoteur)». Son ambition : lui permettre de s’emparer du facteur humain en situation de crise. Mieux vaut certes respecter le déroulé de l’ouvrage pour s’imprégner des différents concepts, mais ceux-ci sont bien illustrés et résumés de façon méthodique. Muriel Jouas attise à tout le moins la curiosité. Et si elle insiste sur le danger de mettre les personnes dans des cases, il est bien difficile, à la lecture de sa prose, de ne pas chercher en permanence à s’auto-analyser.

Editions Gereso, 25 €, 254 pages.

Médias et territoires : l’espace public entre communication et imaginaire territoriale
dirigé par Jacques Noyer, Bruno Raoul et Isabelle Pailliart

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Cet ouvrage universitaire réinterroge les notions d’image de marque des collectivités, de segmentation de la communication publique et d’imaginaire territorial. Il met en perspective le lien entre espace public et territoire et – c’est sa vocation première – le rôle du traitement médiatique local dans la perception du territoire. Les textes s’avèrent parfois jargonneux et les concepts assez abstraits. Les lire les uns après les autres – avec de longues pauses réflexives – aide pourtant à prendre un recul sans doute salutaire.

PU du Septentrion, 24 €, 286 pages.

La Communication publique et territoriale
de Dominique Mégard

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Ce livre est devenu un “classique”. Dominique Mégard fait le tour de son sujet en moins de 130 pages claires et bien structurées, et en alliant subtilement, au fil des chapitres, les phases de présentation et de réflexion. Particulièrement utile à tous ceux qui découvrent ce domaine d’activité, comme à ceux qui souhaitent “rafraîchir” leurs connaissances.

Dunod éditions, 9,80 €, 128 pages.

La Boîte à outils du responsable communication
de Bernadette Jézéquel et Philippe Gérard

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Quatre ans après sa première édition, cet ouvrage a donné plus de place aux médias sociaux dans sa mouture de 2012. Il s’adresse essentiellement aux dircoms d’entreprise, mais sur les 58 outils proposés, quelques-uns s’avèrent bien utiles aussi aux dircoms publics !

Dunod éditions, 26,50 €, 192 pages.

La Mutation du métier de communicant public
Coordonné par Annick Monseigne et Geneviève Guilhaume

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Explosion des médias sociaux, mouvements incessants de décentralisation-mutualisations, impératif délibératif pour toutes les collectivités, «nouveau management public», etc. Le métier de communicant public évolue. «Peut-on évoquer le terme de mutation ou bien le changement annoncé serait-il plus une utopie, voire une idéologie qu’une réalité ?» Vingt-six universitaires tentent de répondre. Ils explorent les plateformes numériques d’échanges et les différents dispositifs délibératifs, ils observent la démocratisation de l’action publique, la communication des bibliothèques, des universités, etc. Des spécialistes comme Dominique Mégard ou Didier Rigaud, y vont même de leur propre panorama.

PU Bordeaux, 25 €, 226 pages.

Communicator
de Assaël Adary, Thierry Libaert, Céline Mas et Marie-Hélène Westphalen

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La septième édition sort tout juste de l’imprimerie… S’il n’est pas dédié à la communication publique mais bien à la communication d’entreprise, l’épais Communicator demeure une référence et ne manque pas d’inspirer de plus en plus de réflexions dans la profession.

Éditions Dunod, 26 E, 688 pages.

Communication
Coordonné par Olivier Aïm et Stéphane Billiet

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«Seule une approche réflexive qui interroge sans cesse les pratiques et les discours permettra (au pratiquant) d’être toujours juste et pertinent.» En multipliant les focus et les cas concrets, dans un manuel digeste et bien chapitré, Olivier Aïm, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au Celsa, et Stéphane Billiet, patron de l’agence We agency, tâchent d’aider le lecteur à honorer le défi qu’ils lui fixent en conclusion. L’ouvrage, réunissant seize auteurs, est avant tout destiné aux étudiants. Il est construit pour eux, émaillé çà et là de QCM permettant de vérifier les acquis et de diverses clés de compréhension. Les professionnels y trouvent, eux, une remise à niveau pas désagréable, quelques réflexions bien senties (sur le rôle des journalistes sur les réseaux sociaux, sur l’anthropologie communicationnelle, sur la confusion entre espace marchand et espace public, etc.) et un descriptif pour le moins actualisé de notre société (le livre sort tout juste de presse).

Éditions Dunod, 26 €, 290 pages.

Communication de crise et collectivités territoriales
de Jean-François Cancel et Christophe Laloux

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C’est la crise ? La collectivité en est parfois directement responsable, parfois non. Mais elle doit réagir. Cet ouvrage l’y aidera. Les typologies des différentes crises que peuvent connaître les collectivités y sont décrites, les manières de les anticiper puis de bien communiquer le cas échéant aussi. Comment «gérer» les médias ? Quel rôle les réseaux sociaux doivent-ils jouer ? Comment installer une cellule de crise ? Ce Dossier d’experts entend répondre, de façon exhaustive, à toutes les questions posées en temps de crise. Ses encadrés «points de vigilance» et les interviews de dircoms publics et d’élus qui ponctuent l’ouvrage sont un “plus” incontestable. à lire en amont. Avant la crise…

Territorial éditions, 59 €, 98 pages.

Réussir son journal municipal
de Thierry Saurat et Luc Renac

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Assistant aussi pratique que pédagogique, ce guide accompagne le professionnel depuis la conception du projet éditorial jusqu’à l’achat d’une photo. Réussir son journal municipal propose aussi une réflexion sur le rôle de cette drôle de presse, dont la responsabilité doit être à la mesure de son objet même : elle incarne le premier geste d’une administration envers son administré. «Il s’agit de trouver un juste langage pour créer du commun, explique Thierry Saurat à Brief. Cela nécessite courage, confiance et compréhension de son environnement.» Il va même plus loin : «Notre presse n’est pas inféodée à la logique médiatique. Nous ne sommes pas obligés de donner la parole aux acteurs clivants. [...] Nous sommes une presse positive qui prend le temps d’expliquer les choses.» L’ouvrage se permet enfin, sur nombre de questions, de prendre partie. Sortir les élus du bulletin ? «Un choix contestable.» Rendre compte du conseil municipal ? Le genre paraît «peu adapté à la presse de l’institution». Thierry Saurat et Luc Renac donnent des clés, font des choix, expliquent leurs renoncements. Une liberté de ton qui, avec les nombreux exemples concrets, rend la lecture de leur synthèse aussi instructive qu’agréable. Ce que l’exercice ne rendait pas d’emblée évident…

Territorial éditions, 59 €, 114 pages.

Sauver la communication
de Dominique Wolton

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Un livre pour redonner la foi ! Après Penser la communication en 1997 – et de nombreux autres ouvrages, le sociologue signe ici un essai qui fait du bien au communicant en mal de complaisance et en manque d’inspiration pour défendre ce qu’il sait être intrinsèquement bon : la communication, son métier, voire sa passion. L’auteur s’emploie à démontrer qu’elle est «un concept démocratique et humaniste, dans la même veine que ceux de liberté, d’égalité, de fraternité». On n’est pas obligé d’aimer Dominique Wolton – aujourd’hui conseiller en communication. Ni d’ailleurs d’être d’accord avec lui. Mais on ne peut pas détester le lire.

Flammarion, 8,20 €, 226 pages.

Guide de la concertation locale (Pour construire le vivre-ensemble)
de Gilles-Laurent Reyssac, avec Christian de la Guéronnière

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Enrichie des dernières actualités réglementaires, la nouvelle édition de ce Dossier d’experts très complet consacre toute sa première partie à l’héritage historique, aux exigences de la modernité et aux influences extérieures qui façonnent la concertation «à la française». Une belle (et sans doute nécessaire) entrée en matière avant d’aborder, dans le détail, les conseils pratiques des auteurs, dont le statut de spécialiste ne prête pas à débat. Le manuel, car c’en est bien un, propose également une trentaine de fiches pratiques. Ce qui rend l’investissement, au final, tout à fait rentable…

Territorial éditions, 59 €, 124 pages.

Storytelling (La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits)
de Christian Salmon

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Parce qu’il faut avoir lu les ouvrages qui font école pour les uns, contre-école pour les autres et en tout cas débat, il n’est pas insensé de relire Storytelling. Le sociologue Christian Salmon y décrit la façon dont l’art de raconter des histoires a été investi par les logiques de la communication et du capitalisme triomphant. Il est question de hold-up, d’“infotainment”, de formatage, d’armes de destruction massive, de spin doctors, de Georges W. Bush ou de Nicolas Sarkozy. Christian Salmon propose une plongée au cœur d’une matrice qui, selon lui, a supplanté la raison des peuples. à défaut de convaincre tous ses lecteurs, son propos est pour le moins étayé.

Editions La Découverte, 9,50 €, 252 pages.

Répondre à l’interview d’un journaliste (Guide de média-training)
de Eric Coutard

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«N’ayez pas peur !» Journaliste aguerri et formateur au CFPJ, l’auteur invite ici à aborder l’interview avec enthousiasme, à ne plus craindre le piège, à ne pas voir un ennemi en chaque journaliste. Ce qui change un peu. La condition ? être bien préparé à l’exercice et ouvert à l’adaptation. éric Coutard propose des chapitres courts, des paragraphes digestes et bien écrits, des exemples bien sentis, parfois drôles. Son livre ressemble à ce qu’il est : un manuel très pédagogique – en 18 parties et 74 chapitres ! On y apprend aussi bien ce que le corps doit montrer que ce que valent le off ou l’accord préalable. On y appréhende surtout mieux les journalistes, qui n’ont pas pour vocation «de vous aider à diffuser votre communication telle que vous l’avez envisagée». Un outil indispensable pour tout dircom ou chargé de relations presse en quête de clés de compréhension…

Editions CFPJ, 28,50 €, 304 pages.

La Communication des collectivités locales
de Dominique Mégard et Bernard Deljarrie

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Ceux qui ne l’ont pas déjà en rayon vont devoir l’emprunter aux confrères ou se tourner vers les bibliothèques locales : l’ouvrage est épuisé et l’éditeur n’envisage pas de troisième édition. Mais cette mini-bible vaut l’effort. Dominique Mégard et Bernard Deljarrie, les deux visages du réseau Cap’Com, y rappellent les bases d’un jeune métier, de la communication en période électorale à la communication interne, de la “Com’fi’” au développement durable. Tout y est succint, voire (trop ?) sommaire. L’histoire de la communication des collectivités locales y est aussi résumée en dix pages. Seul l’âge avancé de cette synthèse (6 ans, une éternité !) rend quelques passages obsolètes et quelques projections rétrospectivement amusantes.

Lextenso éditions (2e édition), 9,50 €, 122 pages.

Les Collectivités territoriales en quête d’identité
Coordonné par Henri Boyer et Hélène Cardy

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Ce livre-là vieillira bien. Parce qu’il raconte des histoires, des petites histoires de constructions identitaires ou de corrections d’identités mal vécues. Celle des Côtes-du-Nord qui devenaient les Côtes d’Armor il y a 25 ans, celle des langues de la région Rhône-Alpes ou de la patrimonialisation de la grotte Chauvet, en Ardèche. Des histoires qui font école et dont l’analyse aide à comprendre, par exemple, la quête de “plus-value toponymique” des futures nouvelles régions. Des histoires, surtout, toujours émaillées d’anecdotes croustillantes. Ainsi ce rapporteur du Conseil d’état qui, en 1956, voit d’un mauvais œil l’adjectif «Atlantique» que le conseil général de Loire-Inférieure entend adopter : «C’est là qu’est le danger : nom publicitaire. Il y aura des départements d’azur ou d’émeraude.» La lecture de ce dossier de la collection Mots n’est pas seulement conseillée à quiconque envisage une mue toponymique : tout le monde aime les belles histoires.

ENS éditions, 17 €, 134 pages.

Les Mondes de la communication publique (Légitimation et fabrique symbolique du politique)
de Philipp Aldrin, Nicolas Hubé, Caroline Ollivier-Yaniv et Jean-Michel Utard

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Voilà un ouvrage récent d’universitaires qui, quoique parfois un poil jargonneux, a le mérite de tout remettre sur la table. Quitte à perturber le communicant public sûr de son fait et du service qu’il rend à l’«usager» ou à l’«administré». Car les douze auteurs apportent une nouvelle lecture de son rôle, moins «indigène», selon leur terme, et plus en corrélation avec le monde extérieur. Ils réinterrogent aussi trois paradigmes bien connus du secteur : la gouvernance, la dépolitisation et la professionnalisation. Leur regard extérieur, dans une littérature parfois un tantinet corporatiste, revêt sans doute un caractère salvateur.

Presses universitaires de Rennes, 190 pages, 18 €.

Réussir sa démarche de marketing territorial (Méthode, techniques et bonnes pratiques)
de Vincent Gollain

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Directeur du marketing territorial à l’ARD Paris-Île-de-France et président du club Marketing territorial à l’Adetem, Vincent Gollain connaît son sujet. Il assure d’ailleurs une veille quasi-quotidienne sur son blog, le bien nommé «Marketing territorial».
Le spécialiste peut prétendre à l’exhaustivité ? Il s’y atèle avec rigueur. Il livre une méthode (à ce titre forcément discutable) étayée par de nombreux graphiques (dont une vue d’ensemble à détacher en page 173 !) et d’encore plus nombreux cas concrets (plus de 50 exemples décortiqués). Le niveau de technicité y est certes relativement élevé, mais la structuration du propos le rend digeste, voire facilement assimilable. La première partie de l’ouvrage liste les huit leviers «d’un bon marketing territorial». La suite, opportunément chronologique, entre dans le détail et accompagne le communicant public, l’agence ou l’étudiant pas à pas. à défaut de «réussir» sa démarche de marketing territorial, il ne l’aura, c’est certain, pas échafaudée à l’aveugle.

Territorial éditions, 190 pages, 49 €.

Le Château, une année dans les coulisses de l’Elysée 
de Mathieu Sapin

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Tout est dans le titre ! Mathieu Sapin, qui avait déjà raconté en quelques planches la campagne de François Hollande en 2012, se fait petite souris pour décrire les coulisses du «Château». Outre les cuisiniers, fleuristes et autres préposés au protocole, les protagonistes s’appellent entre autres Christian Gravel, Aquilino Morelle ou Gaspard Gantzer – les différents hommes de com’ d’Hollande. Ils enchaînent conférences de presse, voyages en délégation, affaire Léonarda, déroute électorale, remaniement et rassemblement national le 11 janvier 2015… Avec eux, l’auteur observe, mi-candide, mi-ironique. Mathieu Sapin n’a pas toujours accès aux véritables lieux de décision – même s’il obtient l’autorisation de  croquer le président en lui adressant directement un SMS. Mais ce qui aurait pu être un handicap devient une chance : l’ouvrage dépeint à merveille le dispositif de relations presse et de communication de l’élysée… Non seulement  l’auteur a décidé de ne pas enlever les journalistes de la photo «parce qu’ils font partie du décor en permanence», mais il les dessine à longueur de planches. Il leur donne la parole. Sans toujours les avoir prévenus au préalable, d’ailleurs, dixit l’un d’entre eux. Le genre de détails qui, quoique déontologiquement  discutables aux yeux de certains, rendent le récit savoureux et instructif.

Dargaud, 144 pages, 19,99 €.

Les nouvelles luttes sociales et environnementales 
de Thierry Libaert et Jean-Marie Pierlot

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«Si l’argent est le nerf de la guerre, la communication est le nerf du combat opposant des intérêts divergents.» Notre-Dame-des-Landes, gaz de schiste, OGM, barrage de Sivens : dès lors qu’il y a lutte, il y a lutte de communication. Une lutte disproportionnée, certes, mais que chaque partie peut désormais  aborder armée d’un guide digne de ce nom. Constatant que le monde académique faisait la part belle à la communication des entreprises et des institutions, Thierry  Libaert, spécialisé dans la communication sensible, et Jean-Marie Pierlot, qui a travaillé pendant plus de 25 ans dans des ONG comme Greenpeace, la WWF ou Amnesty International, ont voulu rétablir l’équilibre. Ils signent ici un  ouvrage bien écrit et très structuré, façon manuel scolaire. S’y mêlent  des références historiques, des mises au point lexicales, une bibliographie de quatre pages, ainsi que des témoignages d’acteurs de premier plan comme José Bové pour le Larzac ou Julien Durand pour Notre-Dame-des-Landes. «La communication est désormais pleinement devenue un paramètre majeur de succès des luttes environnementales et sociales, écrivent les auteurs. Une contestation mineure mais bien conçue dans une perspective de communication aura toujours plus d’efficacité qu’une action majeure non médiatisée.» Des exemples ? Du Larzac à l’huile de palme et au droit au logement, dix fronts sont par ailleurs méthodiquement passés au crible (“le thème”, “les enjeux”, “l’historique” et “l’analyse de la communication”). Brief ose un conseil aux dircoms publics : feuilletez, parcourez, dévorez cet ouvrage très documenté. Au moins parce que la «connaissance des stratégies adverses» abondamment citée par les deux spécialistes parmi les conditions d’efficacité de la communication des militants associatifs est tout aussi nécessaire… à leurs adversaires, précisément. 

Vuibert, 224 pages, 17 €.

Big data, penser l’homme et le monde autrement 
de Gilles Babinet

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«Tu as pété les plombs ?» Quand il a reçu, parmi tant d’autres, ce SMS de Fleur Pellerin, alors ministre en charge du Numérique, après avoir asséné dans une interview que «La Cnil (était) un ennemi de la nation», Gilles Babinet ne savait pas encore qu’il consacrerait 256 pages à la réponse. Big data, penser l’homme et le monde autrement est d’abord un plaidoyer, une longue démonstration que les techniques de Big data sont une bonne nouvelle, qui permettront d’améliorer la prise en charge médicale ou de mieux gérer les ressources des villes, par exemple. Une bonne nouvelle aussi pour les communicants, au passage, selon l’auteur. Ce dernier fait l’effort louable d’être peu jargonnant. Il ajoute même un lexique à son ouvrage. Le déroulé est clair et éclairant. Efficace. Préfacé par érik Orsenna, l’ouvrage a surtout pour qualité de n’être ni péremptoire, ni incantatoire, à la différence de la posture en général assumée par l’auteur sur les plateaux ou dans les différentes tables rondes auxquels il est invité. Gilles Babinet a beau être convaincu, il interroge, avec moult exemples concrets à l’appui. Ses questions s’avèrent aussi passionnantes qu’angoissantes : «La propriété sera-t-elle toujours une valeur phare de la société de demain ?» ou «Les lieux de savoir vont-ils disparaître ?» Le Big data n’est plus vraiment un choix, explique le spécialiste. Son impact sociétal, si.

Le Passeur, 256 pages, 20,50 €.

Un Tour de France en affiches 
de Jean-Didier Urbain

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«L’affiche touristique joue un rôle déterminant, non seulement en informant des lieux à voir et desquels profiter, mais également en prescrivant des choix de destination et des conduites de loisir à adopter et à reproduire.» C’est Jean-Didier Urbain, ethnologue spécialisé dans le tourisme, qui l’écrit. Il propose dans ce beau livre 200 affiches signées des plus grands noms  de l’illustration. Un sommaire sous forme de carte de France rend la visite aussi facile qu’agréable. Pour un communicant, le graphisme inspire. Les imaginaires vendues par ces réclames séculaires aussi.

Ed. de la Martinière, 216 pages, 29,90 €.

La Communication 3S 
d’Alain Testa

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La communication «3S» ? Sens, simplicité, sincérité. Alain Testa prône un  retour aux fondamentaux : «Une bonne communication, efficace, c’est avant tout le sens qui donne du contenu, la simplicité qui apporte la compréhension et la sincérité qui rend crédible», résume t-il dès la page 15. Ancien journaliste et  directeur de la communication de la communauté d’agglomération du Calaisis, l’auteur laisse sans doute parfois transparaître une pointe d’aigreur, un air déjà entendu de «c’était mieux avant». Mais au final, il livre un cri de colère intéressant, un pamphlet aussi sincère qu’étayé (Pilhan, Séguéla, Cayzac ou Wolton à la barre) et constructif, puisqu’il est avant tout question de méthode et de conseils. Seul  bémol : si l’auteur fait parfois référence à son parcours, notamment dans les médias locaux, son ouvrage demeure assez théorique et aurait sans doute gagné à être émaillé d’anecdotes, de noms, de retours concrets d’expérience. Alain Testa fait preuve de recul. Pas encore d’une totale liberté.

Thebookedition.com, 124 pages, 8,78 €.

Le Média-training 
par Adrian Dearnell

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Le CV de l’auteur, à lui seul, invite à la  lecture de cet ouvrage à la maquette  aussi originale que réussie. D’abord parce qu’Adrian Dearnell a de l’expérience : ex-journaliste financier à Bloomberg TV, BFM Radio ou encore Radio Classique,  il revendique plus de 3 000 interviews télévisées ! Surtout, il a la double nationalité, et donc la double culture, franco-américaine. Ce qui confère une vraie valeur ajoutée à sa  publication, qui regorge de comparaisons et d’anecdotes parfois truculentes. «Il se trouve que les Américains communiquent bien et naturellement, résume-t-il : il nous suffirait parfois de nous en inspirer pour mieux communiquer.» Son ouvrage, surtout destiné aux patrons, peut y contribuer. Et les interviews de Maurice Lévy (Publicis), Henri de Castries (Axa) et André Santini (député maire d’Issy-les-Moulineaux) ne gâtent rien. 

Ed. Eyrolles, 24 €, 152 pages.

Répondre à l’interview d’un journaliste
par Éric Coutard

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«N’ayez pas peur !» Journaliste aguerri et formateur au CFPJ, l’auteur invite ici à aborder l’interview avec enthousiasme, à ne plus craindre le piège, à ne pas voir un ennemi en chaque journaliste. Ce qui change un peu. La condition ? Etre bien préparé à l’exercice et ouvert à l’adaptation. Eric Coutard propose des chapitres courts, des paragraphes digestes et bien écrits, des exemples bien sentis, parfois drôles. Son livre ressemble à ce qu’il est : un manuel très pédagogique – en 18 parties et 74 chapitres ! On y apprend aussi bien ce que  le corps doit montrer que ce que valent le off ou l’accord préalable. On y appréhende surtout mieux les journalistes, qui n’ont pas pour vocation «de vous aider à diffuser votre communication telle que vous l’avez envisagée». Un outil indispensable pour tout dircom ou chargé de relations presse en quête de clés de compréhension… 

Ed. CFPJ, 28,50 €, 304 pages.

Communication financière et participation citoyenneB28 couv_e-book 
par Pierre-Ange Bastien

Communiquer sur le budget ? Une obligation  légale, mais «aussi politique et démocratique». Dans un livre aussi technique que complet, Pierre-Ange Bastien, ex-dircom de collectivité, fait le tour de la question, en l’abordant notamment sous l’angle de la participation citoyenne.   

Dictus Publishing, 24,80 €, 90 pages

  

Pour en finir vraiment avec le millefeuille territorial 
par Éric Giuily et Olivier Régis

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Le lecteur pressé peut se rendre directement à la page 23. Il aura à la fois  raison et tort. Raison : Éric Giuily, patron de l’agence Clai (Paris), et Olivier Régis, président délégué du comité de gestion du Forum pour la gestion des villes  et des collectivités territoriales, y font l’effort rare de synthétiser leur propos à l’extrême. Les sept commandements «pour en finir vraiment avec le millefeuille territorial» se résument sur une seule feuille ! Tort : il n’aura rien compris.  Surtout, il voudra comprendre. Comment, «49 départements» ? Un peu plus de 2 000 intercommunalités fortes ? La  réflexion des auteurs intrigue. Les deux cartes centrales – deuxième effort aussi louable que nécessaire – comparant  la France d’aujourd’hui et celle de demain ne font qu’interroger davantage. Les deux Savoie y sont réunies, Poitou-Charentes devient un département et la région  Bretagne n’abrite plus, précisément, de départements. Paris n’est plus une métropole, le Cantal a rejoint l’Aveyron et la Lozère, l’Oise l’Île-de-France… De fait, Éric Giuily et Olivier Régis proposent une carte «à la carte» ! Respecter la logique de chaque territoire, défendre une «modularité» des compétences : voilà le seul moyen efficace et pertinent, selon eux, d’effectivement supprimer des échelons tout en contournant  les contre-sens et les injustices. Aux six niveaux actuels, ils en substituent trois principaux : le régional, l’infrarégional et l’intercommunal. «On a travaillé sur les bassins de vie, sur les flux économiques et de transports, détaille Oliver Régis. C’est ce qui permet d’avancer.» Lui et son compère enclenchent surtout un engrenage salvateur, contraints d’aller au bout de leur logique pour rédiger «un projet clair et cohérent pour la France de demain». Au-delà de la carte, la fiscalité doit être revue. Au-delà de leur nombre, les légitimité et responsabilité des élus, également. Olivier Régis et Éric Giuily plaident pour le non-cumul des mandats, pour l’élection au suffrage universel  direct des conseillers d’intercommunalités, pour une rémunération juste des élus, pour des mandats de cinq ans et des élections locales à mi-mandat présidentiel. Point de communication publique dans cet ouvrage. Mais il est bien question de réformes majeures et impactantes pour tous les dircoms publics.  Les deux auteurs, qui travaillent aussi ensemble pour le compte de leurs structures respectives, signent ici un ouvrage guidé par l’urgence et la crainte. L’urgence dictée par le calendrier : les transferts de compétences entre strates ne sont pas encore décidés. La crainte, surtout, née des atermoiements de l’automne 2014. Celle de voir le gouvernement freiner sur ces questions territoriales et fiscales. «Nous avons quelques différends idéologiques, mais nous partageons une même peur de voir un débat politique se rigidifier et s’appauvrir, témoigne Olivier Régis, lui-même élu UMP à Bezons (95) quand son co-auteur, ex-directeur général de France 2 et PDG de l’AFP, est aussi connu pour son parcours dans les cabinets socialistes… Cette réforme territoriale est peut-être la plus urgente, pour  la sauvegarde de la démocratie.» Un brin cynique, son compère se montre «optimiste» : «La contrainte financière est réelle et durable !» Le temps presse ? Au dos  de leur ouvrage, le QR code est légendé «Réforme territoriale 2022».

ANTOINE GAZEAU

L’Archipel, 18,95 €, 256 pages.

Réussir son journal municipal 
par Thierry Saurat et Luc Renac

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L’ouvrage proposé ici est un “trois-en-un”. Il est d’abord un guide – c’est sa promesse principale, qu’il honore avec soin –, un assistant aussi pratique que pédagogique, une méthode qui accompagne le professionnel depuis la conception du projet éditorial jusqu’à l’achat d’une photo. Réussir son journal municipal propose en outre une réflexion sur le rôle de cette drôle de presse, dont la responsabilité doit être à la mesure de son objet même : elle incarne le premier geste d’une administration envers son administré. «Il s’agit de trouver un juste langage pour créer du commun, explique Thierry Saurat à Brief. Cela nécessite courage, confiance et compréhension de son environnement.» Le co-auteur de ce «dossier d’experts» va plus loin : «Notre presse n’est pas inféodée à la logique médiatique qui prévaut ailleurs. Nous ne sommes pas obligés de donner la parole aux acteurs clivants. Il ne faut pas singer nos confrères. Nous sommes une presse positive qui, à défaut d’évoquer le train en retard, prend le temps d’expliquer pourquoi il existe, comment il avance, etc.» C’est cette proposition de storytelling positif qui incarne sans doute le mieux la troisième caractéristique de l’ouvrage : sur nombre de questions, ses auteurs prennent partie. Sortir complètement les élus du bulletin territorial ? «Un choix contestable». Rendre compte du conseil municipal ? Le genre paraît «peu adapté à la presse de l’institution». Thierry Saurat et Luc Renac donnent des clés, font des choix, expliquent leurs renoncements. Une liberté de ton qui, avec les nombreux exemples concrets, rend la lecture de leur synthèse aussi instructive qu’agréable. Ce que l’exercice ne rendait pas d’emblée évident…

ANTOINE GAZEAU

Territorial éditions, 59 €

De l’inégalité des villes… et de leur développement
par Emmanuel de la Masselière

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S’il n’est pas consacré stricto sensu à la communication, ce livre dédie quelques chapitres intéressants à la compétition que se livrent les territoires, en apportant des éclairages historiques – ah, «les guerres de Florence et de Sienne» ! – et d’autres réflexions inspirantes sur l’évolution de la taille critique des territoires, par exemple. Emmanuel de la Masselière revient aussi sur les raisons de cette compétition – rapport consumériste au territoire, expansion des mobilités, etc. «Le plus important est la confiance que la société du territoire a en elle-même et en son avenir», écrit l’ancien dircab d’Alain Peyrefitte à Provins (77). Il est, pour le coup, beaucoup question de communication.

ANTOINE GAZEAU

L’Harmattan, 16,50 €

La Fabrique de l’ennemi
par Georges Lewi

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«L’erreur de mon premier mandat a été de penser que le travail consistait à bien mener la politique. Mais la nature de ce poste, c’est également de raconter une histoire au peuple américain.» Si même Barack Obama le dit… Christian Salmon(1) avait certes été le premier, en France, à le décrypter dans ses moindres interstices, mais il n’a pas inventé le storytelling. Dans la foulée du chercheur, Georges Lewi choisit ici de définir, d’analyser et d’apposer un regard quasi-scientifique sur la technique. Avec une approche beaucoup plus bienveillante que son prédécesseur, toutefois. Un parti-pris assumé : «Mon ouvrage défend le storytelling même s’il en critique les abus, prévient-il d’emblée. Le storytelling est la prise de conscience de l’existence d’un ensemble de techniques et d’un art de la conversation au coeur du lien social depuis dix mille ans.»

L’expert, spécialiste des marques, livre une méthode – «Que retenir» des exemples cités, s’interroge t-il à la fin de chaque mini-chapitre, rendant ainsi à la fois son ouvrage souple à la lecture et son propos facile à entendre. Georges Lewi aide ici à comprendre – que l’on s’en accommode ou non – un incontournable de la communication. Le storytelling des entreprises, des marques, des individus, des sociétés, des personnalités politiques et, bien sûr des institutions publiques… La force du livre réside dans ses nombreux exemples et comparaisons : Dubaï et Abu Dhabi, Montréal et Toronto, Churchill et De Gaulle, Obama et Poutine… Saint-Tropez et l’île de Ré auraient pu raconter la même histoire. Mais le village varois exècre l’ennui quand l’île picto-charentaise rejette l’idée de rapidité. L’ennemi qu’ils se sont définis diffère radicalement. Et la «fabrique de l’ennemi», dixit Georges Lewi, c’est la clé du storytelling… !

ANTOINE GAZEAU

(1) Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, Christian Salmon, La Découverte, 2007.

Vuibert, 19 €

Quand la pub nous transporte,
65 ans de publicité RATP

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Qui se souvient que Siné, le dessinateur, avait malicieusement suggéré aux cambrioleurs de prendre le métro pour semer la maréchaussée en 1953 ? Que des panneaux lumineux annonçaient un «Métro fluide» sur le périphérique bondé en 1997 ? Ou encore que la reine Cléopâtre, en 1983, cherchait le chemin de «Pyramides» ? Au-delà de son aspect ludique et nostalgique, c’est parce que, depuis 65 ans, les campagnes de la RATP racontent nos envies, nos obsessions, nos modes de vie et l’air du temps que cet ouvrageanniversaire de 160 pages est un régal à feuilleter.

Il y eut le fameux «Ticket chic, ticket choc», bien sûr, mais aussi les astucieuses «Lignes de vie», puis l’audacieux «Restons civils sur toute la ligne»… Une chronologie exhaustive viendra satisfaire les plus insatiables des lecteurs. Pour les autres, le sommaire prévient d’emblée : l’ouvrage est émaillé de «poésie», d’«amour», d’«humour» et de «respect». De Jacques Séguéla à Mercedes Erra ou Annie Lemoine, plusieurs personnalités du monde de la publicité, de la communication et de la culture commentent aussi ces 65 années qui racontent bien plus qu’une saga publicitaire.

«Ces campagnes témoignent du dialogue que la RATP a toujours souhaité entretenir avec ses voyageurs, ici comme ailleurs, en Île-de-France, comme dans les nouveaux territoires où se développe le groupe», raconte Isabelle Okrent, directrice de la communication de la régie. Le livre est proposé au grand public dans une logique de «conservation et de valorisation» du patrimoine parisien. Et parce qu’il lui parle de lui-même… !

ANTOINE GAZEAU

Le Cherche-Midi, 24 €

La parole présidentielle
par Joseph Daniel

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Il arrive (souvent) que "les propos, les attitudes, les gestes  comptent autant que les décisions de fond". Cette communication de nos dirigeants, volontaire ou non, Joseph Daniel l’analyse de fond en comble. Son travail très documenté (36 pages de notes) décortique tout, de l'éloquence d'un  de Gaulle à l'auto-interrogation pédagogique d’un Giscard, de la rareté de la parole prônée  par Jacques Pilhan pour Mitterrand au risque de saturation assumé par Sarkozy. Le récit est vivant, émaillé d'anecdotes savoureuses. On sourit en imaginant de Gaulle recevoir la boutade de JFK se présentant comme "l'homme qui accompagne Jackie  Kennedy". Ou encore en entendant Chirac, fin 1996 :  "Mais qu'est-ce qu'on appelle la souris ?" Joseph Daniel rappelle que Jospin a payé cher pour une phrase qu'il n'a jamais prononcée sous cette forme ("L'état ne peut pas tout") ou que VGE, et non Jacques Pilhan, est "le véritable inventeur du plan  médias". La Parole présidentielle se lit comme un roman de la Ve République. Ses personnages sont présidents ou ministres. Leur utilisation de l'histoire, leur rapport au temps, au symbole, à la littérature et à leur propre image sont scrutés.  Joseph Daniel livre aussi une vraie réflexion sur le rôle des médias, dont l'évolution est si spectaculaire qu'une comparaison entre les ères de Gaulle et Hollande relevait de la gageure. L'auteur a su contourner l'écueil en replaçant les exemples concrets dans leur contexte. Aux dirigeants vus comme  des pères ont succédé des présidents perçus comme nos pairs, observe t-il. L'horizontalité dictée par les chaînes infos et les réseaux sociaux a tout changé. Le décryptage des intentions et la vérification systématique des propos ont ajouté à la difficulté. L'ORTF paraît dater du Moyen-Âge… «Je ne suis ni historien, ni journaliste ni homme politique, explique Joseph Daniel à Brief. Je suis un acteur engagé.» Un communicant de gauche qui s'assume. Difficile de l'oublier quand il doute, par exemple, à propos d'un Sarkozy éventuellement réélu en 2017, que «son impeccable mécanique puisse fonctionner avec tant de fascination et si peu de résistances». Il égratigne aussi au passage certains de ses successeurs  de droite à la tête du Service d'information du gouvernement, à l'instar d'un Thierry Saussez (2008-2010) qui aurait fait  augmenter les dépenses de communication du gouvernement de 324%… Pour autant, l'auteur fait preuve d'empathie à l'égard de tous ses personnages. D'un Giscard, il retient ainsi autant les apports à la communication politique, réels, qu'une forme de nombrilisme qui finit par se retourner contre lui.  Une honnêteté intellectuelle qui grandit le récit.  Le voyage proposé l'est à haute altitude.

ANTOINE GAZEAU

Éditions du Seuil, 23 €  

50/50 ou 50 nuances de pub
par Philippe Gadel

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Page 39 : pourquoi le cow-boy de Marlboro, mis en scène par Leo Burnett en 1967 ? “Pour la légende”. Dans son dernier ouvrage, non seulement Philippe Gadel, ancien publicitaire (TBWA et Jump) et planneur stratégique, dresse la liste des cinquante campagnes qui «ont marqué à jamais l’histoire de la publicité» mais il résume en deux mots, pour chacune d’entre elles, la raison pour laquelle il les a retenues. Un de ces détails, ajoutés à une banque de visuels particulièrement fournie, qui rend la lecture de 50/50 à la fois ludique et délassante. Des films Levi’s des années 1980 à l’émouvante campagne pour la Volkswagen Polo de 2011, l’auteur parcourt un demi-siècle de création. Il raconte, décortique et analyse ces productions qui «font partie de la mémoire collective de leur époque respective». Il n’est ici point question de communication publique. Mais d’inspiration et de compréhension de la culture populaire au fil des ans, certainement.

ANTOINE GAZEAU

Éditions L’Harmattan, 246 pages, 28,50 €  

Jeu d'influences
par Luc Hermann et Jules Giraudat

Jeu dinfluences 72DPILa série documentaire éponyme en deux volets,  diffusée sur France 5 le 6 mai dernier, était déjà particulièrement éclairante. Le serious game, toujours  en ligne (jeu-d-influences.france5.fr), absolument  captivant. Mais il faut lire l'épaisse enquête de Luc Hermann et Jules Giraudat pour s’immerger dans le monde des maîtres de l’influence qui se sont désormais imposés dans toutes les sphères du pouvoir. Stéphane Fouks, Anne Hommel, Franck Louvrier, Sacha Mandel…

Le nom de ces spin doctors est inévitablement accolé à celui des affaires politiques qui ont récemment défrayé la chronique. Jamais une enquête aussi aboutie ne leur avait été consacrée. Ces conseillers en communication s'y livrent d'ailleurs, eux qui fuient habituellement autant les caméras qu'ils décrochent promptement leur téléphone.

Du traitement médiatique de l’affaire Cahuzac – influencée par les cellules en question – à la chute de DSK, de  l’affaire Gaymard aux coulisses de la présidentielle de 2012, l’ouvrage consacre, sur un ton narratif très chronologique, toute sa première partie aux spin doctors des politiques (la deuxième partie étant réservée à la communication de crise). Où l’on constate que  le cynisme le plus abouti et la manipulation si souvent crainte et justement décriée – «Les communicants sont là pour faire croire des choses qui n’existent pas», résume Charles de Courson, député UDI qui a présidé la commission d'enquête parlementaire consacrée à l’affaire Cahuzac – le dispute finalement parfois à la “câlinothérapie” – dixit Anne Hommel quand elle explique, avec force détails, comment elle a dû isoler Jérôme Cahuzac de tous ses proches pendant plusieurs jours pour le “reconstruire” – et au professionnalisme salutaire de ces experts de l'opinion et du fonctionnement médiatique. Au-delà du fantasme – «On nous  attribue toujours beaucoup de choses», ironise Stéphane Fouks, le puissant patron d’Havas – bienvenue  dans le monde réel. Qu'on l'aime ou non.

ANTOINE GAZEAU

Éditions de La Martinière, 256 pages, 21 €  

La communication publique et territoriale
par Dominique Mégard

Communication publique et territorialeLa communication de la sphère publique se professionnalise et évolue sans cesse. Dominique Mégard, bien connue des membres de Cap’Com, réussit à faire le tour du sujet en moins de 120 pages dans un ouvrage clair et bien structuré, appelé à devenir un “classique”. Le tout alliant subtilement, au fil des pages, les phases de présentation et de réflexion.

Particulièrement utile à tous ceux qui découvrent ce domaine d’activité, comme à ceux qui souhaitent “rafraîchir” leurs connaissances. Un chapitre retrace les grandes évolutions de la communication durant les trente dernières années (de la naissance des journaux et magazines à la fin des années 1970 aux récentes interrogations liées au web 2.0). Deux parties consacrées aux multiples émetteurs de la communication publique ainsi qu’à ses différents métiers présentent dans le détail les acteurs du secteur. Les questions liées à la légitimité de la communication publique (souvent attaquée), aux dépenses (régulièrement contestées) et aux liens avec la communication politique ne sont pas éludées, abordées dans le chapitre «Spécificités et enjeux de la communication publique». Trois parties consacrées à la place de l’information dans la communication, aux aspects “prescription”, ainsi qu’aux tendances et évolutions du secteur viennent compléter l’ensemble.

FABIENNE HILMOINE

Dunod, 128 pages, 9,80 €  

Le nouveau guide de la communication interne
par Paul Constans et Fabrice Jobard

Guide de la communication interneDe la place de la communication interne dans l’organigramme à son rôle en période de crise, en passant par l’élaboration du plan de communication et le panel des outils disponibles, ce “dossier  d’experts” dépeint de manière quasi exhaustive les multiples facettes d’un domaine trop longtemps négligé au sein des institutions et collectivités. Le plus de l’ouvrage : le référentiel métier du responsable de communication interne.

Un bémol : l’absence de visuels qui permettraient de rendre plus concrètes nombre de recommandations des auteurs.

FABIENNE HILMOINE

Territorial éditions, 98 pages, 60 €

   

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